Serge Dextraze, président de Cadex
photo : Alfred Lanctôt
La sécurité avant tout
6 novembre 2004
La sécurité avant tout
Vous faites une chute en vélo, vous vous blessez à la tête, les avocats vont se bousculer, surtout aux États-Unis, pour poursuivre le fabricant du casque. Une mine d'or. Pour se protéger, les manufacturiers doivent s'assurer qu'ils respectent et dépassent les normes de sécurité régies par les autorités réglementaires.
Richard Johnson
C'est ici qu'intervient Serge Dextraze, le coloré président de Cadex, une société de Saint-Jean-sur-Richelieu spécialisée dans la fabrication de bancs d'essais pour les casques de sécurité.
« Presque tous les moules des casques de vélo et de moto fabriqués dans le monde sont testés sur nos bancs d'essais, fabriqués chez nous », souligne l'entrepreneur.
Dextraze passe une bonne partie de son temps en Chine et en Asie du Sud-Est, où se concentre l'ensemble de la production mondiale et où il réalise 80 % de son volume d'affaires.
« Les distributeurs exigent que les fabricants puissent satisfaire aux normes les plus rigoureuses des agences réglementaires et même les dépasser, affirme-t-il. Or, c'est moi qui conçois et fabrique les bancs d'essais. J'ai un seul compétiteur connu, un Italien. »
Les clients
Ses clients sont les laboratoires de certification, les grands manufacturiers et des laboratoires indépendants. « Je vends les outils pour simuler des impacts répétés des millions de fois. Je fournis la formation et les logiciels. Tout est développé chez nous. »
Le banc d'essais de Cadex sert essentiellement à tester les casques. On fabrique d'ailleurs des moules de tête différents en fonction des marchés où seront vendus les casques car les Asiatiques et les Caucasiens n'ont pas le même volume de tête.
On fabrique aussi des canons à air pour projeter des balles de golf et des rondelles de hockey afin de tester les équipements sportifs.
« L'Asie ? Tout est plus vite là-bas, relate Serge Dextraze. C'est dément. Quand je rentre d'un séjour de quelques semaines, je suis super excité. En affaires, avec eux, la moindre distraction et tu es mort. Bientôt, je vais ouvrir un bureau en Chine, à Shenzen, sans doute, près de Hong-Kong. »
Réussir en Asie
Comment fait-il pour réussir sur un marché asiatique ? Les Chinois ne peuvent pas en fabriquer ? « Oui, mais c'est un tout petit marché et ma réputation est faite dans les laboratoires. Je m'occupe de la formation, et si je décèle une faiblesse du côté de son personnel, je vais le dire à mon client. La technologie, c'est important, mais je vends de la connaissance et du savoir-faire.»
Technicien et propriétaire d'une PME qui fabriquait des casques de vélo, Dextraze a débuté chez CCM quand cette dernière a acheté sa société. « Ça ne correspondait pas à mes ambitions, se souvient-il. Deux ans et demi plus tard, je pars et lance mon entreprise avec mon ordinateur, mes idées et une marge de crédit de 5 000 $.
« Je machinais les pièces, je vendais et je facturais. Un jour, j'ai conçu et fabriqué des bancs d'essais pour tester les protections d'acier sur les chaussures de travail. Et hop! »
D'un banc d'essais à l'autre, M. Dextraze a développé des marchés insoupçonnés.
Secteur militaire
Il y a deux ans, il a commencé à développer le secteur militaire et il a reçu son accréditation au niveau de la sécurité. Cadex fabrique des pièces pour différents types d'armement. « Je suis en pourparlers avec les Américains pour certaines pièces que nous avons mises au point, mais je ne suis pas autorisé à vous en dire plus », soutient-il.
Chose certaine, le marché est important parce que M. Dextraze modifie la structure de son entreprise pour répondre aux nouveaux besoins.
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