Décevante à Athènes, la championne de France veut croire en ses chances dans le mondial sur route.
Marianne Behar
Qu’est-ce qui fait encore courir Jeannie Longo ? La question se pose depuis deux saisons mais s’impose cette année. À quarante-cinq ans, Longo a largement de quoi rouler des mécaniques tant elle a établi à la force du mollet un palmarès inimitable, notamment fait de quarante-cinq titres mondiaux. Mais Longo, élue sportive du siècle en 2000 et sacrée cette année encore championne de France sur route en juin dernier, peine depuis une paire d’années à imposer sa farouche volonté sur l’asphalte mondial.
Sur les routes d’Athènes, elle n’est parvenue qu’à se hisser à la quatorzième place en contre-la-montre et n’a terminé que dixième de la course sur route. Et le mondial de Bardolino (Italie), qui se déroule jusqu’à dimanche, n’est pas parti pour lui réussir davantage. Le contre-la-montre s’est soldé pour elle par une humiliante quinzième place, loin derrière Karen Thurig. La Suissesse qui s’est imposée deux ans seulement après ses débuts en championnats du monde. Une jeunette de trente-deux ans qui chasse avec brio sur les terres de Longo, bien que venue tardivement au cyclisme après une carrière dans le duathlon. Troisième du contre-la-montre des Mondiaux en 2002 et quatrième l’année suivante, elle a décroché, le mois dernier, la médaille de bronze aux JO d’Athènes. « Je ne peux pas choisir entre les Jeux et les championnats du monde », a déclaré la Suissesse, trop heureuse de ce succès obtenu après 24,05 kilomètres devant les valeurs sûres que sont l’Allemande Judith Arndt (deuxième à 51 secondes), déjà médaillée d’argent l’an passé, et la Russe Zoulfia Zabirova (troisième à 56 secondes), présente pour la cinquième fois sur le podium.
Jeannie Longo, elle, ne cachait pas sa déception, même si elle avait fait beaucoup mieux que l’autre représentante française Edwige Pitel (vingtième) : « Je ne suis pas bien dans le contre-la-montre, je me sens bloquée au niveau des épaules. J’ai des problèmes de matériel. J’ai essayé des vieux vélos qui marchaient à peu près droit ! Je m’excuse d’être mauvaise. ».
Mais la cycliste française n’abdique pas pour autant et veut en apporter la preuve samedi dans l’épreuve sur route de Vérone qu’elle a prévu d’aller préparer en montagne, dans un refuge en altitude : « C’est un bon circuit. Je mets beaucoup de "si" mais cela ne devrait pas trop mal se passer. »
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