29 septembre 2004
Lionel Chami
Longo n'est décidément plus tout à fait Longo. Du moins dans l'épreuve du contre-la-montre, où elle totalisait quatre titres mondiaux (1995-1996-1997-2001) sur neuf, depuis l'entrée de cette discipline aux Championnats du monde. Sur les bords du lac de Garde, la Grenobloise, 46 ans à la fin du mois, a terminé hier 15e à 2'29 de la nouvelle championne du monde, la Suisse Karin Thuerig, 32 ans, médaille d'argent à Athènes voilà un mois et demi. 14e aux Jeux, 15e hier, Jeannie a accepté son sort avec une certaine résignation, voire un certain sens de l'autodérision.
Autocritique
« À vrai dire, je ne suis pas très bien en contre-la-montre ces derniers temps, explique-t-elle. J'ai rencontré de gros problèmes de matériel. Par conséquent, je n'ai pas pu me préparer spécifiquement. Beaucoup de cadres sont retournés à l'usine, si bien que je me suis alignée ici avec un vélo datant de 2000. Dans la tête, je suis partie en me disant : Mais combien je vais prendre... »
Si elle avance quelques excuses à sa nouvelle contre-performance, Longo ne s'abrite pas derrière les circonstances et fait son autocritique. « J'ai plutôt bien monté la côte, poursuit-elle. Simplement, dès que je suis posée sur le vélo, je ne suis pas efficace, voilà tout. »
Toutefois, Longo garde la course en ligne de samedi en perspective, qu'elle a remportée à six reprises par le passé, la dernière fois en 1995. L'an passé à Hamilton, elle était encore seule en tête peu avant la ligne, avant d'atterrir à la 6e place. Jeannie n'a pas perdu tout espoir mais se montre prudente. « C'est un beau circuit et, là, je me suis entraînée spécifiquement, dit-elle. Alors, si je passe la distance, si je ne me fais pas trop de frayeurs dans le peloton, si je prends la bonne échappée... »
D'ici samedi, la Française n'a qu'une exigence : quitter l'hôtel de l'équipe de France, où les produits d'entretien utilisés altèrent sa respiration, et trouver un gîte avec Patrice son mari et entraîneur.
page mise en ligne le 29 septembre 2004 par SVP
