Saint-Péray (Ardèche),
Frédéric Sugnot
envoyé spécial.
Il n’aura pas profité des rayons de soleil qui pointaient leur nez en Ardèche. Lance Armstrong ne s’est pas présenté hier après-midi à Saint-Péray au podium de départ de la quatrième étape de Paris-Nice pour la traditionnelle séance de contrôle des signatures.
Victime d’un mal de gorge et éreinté par les conditions climatiques frigorifiques depuis le départ dimanche de la Course au soleil, l’Américain a préféré mettre pied à terre et prendre la direction de sa résidence espagnole de Gérone.
Mercredi, Lance Armstrong avait pourtant achevé la troisième étape de Paris-Nice, une nouvelle fois tronquée en raison des intempéries, dans le peloton de tête de la course. Il occupait alors la soixante-deuxième place du classement général.
Fraîchement débarqué de Californie en milieu de semaine dernière, l’Américain n’avait aucune ambition particulière sinon renouer avec le fil de la compétition en prévision de son objectif estival habituel, le Tour de France. « Je viens dans Paris-Nice pour reprendre le rythme de la compétition », avait ainsi expliqué, dimanche, au départ du prologue à Issy-les-Moulineaux, le sextuple vainqueur de la Grande Boucle. Ajoutant comme une prière : « J’espère seulement que le temps va rester sec. »
C’est finalement lui qui est resté à sec. Peu habitué à quitter la France sans un bouquet de vainqueur, le leader de la formation Discovery Channel s’est donc éclipsé en catimini. Armstrong a en effet quitté l’hôtel de son équipe au Puy-en-Velay pour rentrer chez lui, en Espagne, dès la soirée de mercredi, après la fin de la troisième étape.
Le "patron" est parti
La nouvelle n’a été ébruitée que tôt hier matin une fois la fuite du « patron » assurée. C’est donc par le biais d’un communiqué sur le site Internet de l’équipe Discovery Channel que les suiveurs ont appris, à l’heure du petit déjeuner, que Lance Armstrong s’était « réveillé avec un mal de gorge »
mercredi.
La suite, elle est donnée par Johan Bruyneel, le directeur sportif d’Armstrong : « Avec le temps froid, il a commencé à se sentir de plus en plus mal pendant la journée. Quand nous sommes revenus à l’hôtel, il a commencé à donner des signes de fièvre. Nous avons décidé qu’il valait mieux qu’il rentre à Gérone immédiatement. »
Affable avec la presse depuis le début de la semaine, Lance Armstrong a peut-être été victime d’un courant d’air lorsqu’il s’est épanché mercredi au pied de son bus sur l’affaire du moment, la visite de la commission d’évaluation du CIO à Paris. À gorge déployée, il a dit : « Pour être honnête, je pense que Paris mérite les Jeux. » Décidé à être francophile, le Texan n’a pas été payé en retour.
À part l’Espagne, l’Europe n’est guère hospitalière pour lui. Hein Verbruggen, le président de l’Union cycliste internationale, a en effet expliqué dans les colonnes du quotidien italien la Gazzetta dello Sport, que son ami Armstrong a renoncé au tour d’Italie en mai prochain, en dépit de la promesse qu’il lui avait faite d’y participer.
Lance n’a en effet pas très envie d’être pris à la gorge par les carabiniers italiens qui auraient pu profiter de sa présence de l’autre côté des Alpes pour l’inviter au poste. La justice italienne souhaite en effet entendre le champion américain dans le cadre de l’affaire Filippo Simeoni. Simeoni, c’est ce coureur italien qui a porté plainte contre Armstrong après une passe d’armes « musclée » entre les deux hommes lors du dernier Tour de France.
Des accusations en travers de la gorge
Échappé et inoffensif au classement général, Simeoni avait pourtant été ramené dare-dare dans le peloton par le Texan. Entre les deux hommes, un vieux contentieux. Armstrong a toujours en travers du palais les accusations de dopage formulées à son encontre par Simeoni lors du procès du Dr Michele Ferrari, conseiller personnel de l’Américain. En octobre 2004, la justice italienne avait condamné le sulfureux « dottore » à une peine d’un an de prison avec sursis pour distribution de produits dopants nocifs pour la santé des athlètes.
Hier, pendant que Lance Armstrong soignait son mal de gorge, peut-être avec du miel, c’est Fabian Cancellara (Fassa Bortolo) qui a remporté la quatrième étape de Paris-Nice et a pris la tête du classement général, à Montélimar.
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