20 mars 2005
Paul Roy
Le titane, léger, confortable et inusable, a lui aussi toujours sa place, mais il demeure encore marginal, en raison de son coût de fabrication. Quant à l'acier, malgré des charmes indéniables, dont son confort, il a atteint ses limites, du moins pour ce qui concerne la haute performance, selon Gilles Cantin.
« L'acier, c'est certain que ça revient pas », confirme Gervais Rioux, de Cycles Gervais Rioux. Trop cher, selon lui, quand on veut le faire rivaliser de poids avec les autres matériaux. Il a toutefois encore ses adeptes, qui apprécient sa solidité et sa capacité d'absorbtion des chocs, sans rechercher la performance absolue.
Incidemment, peu importe le matériau, à un certain niveau de prix, les fourches sont systématiquement en carbone et ce, depuis plusieurs années. Ce qui est plus nouveau, c'est la prolifération de cadres en alu, en acier ou en titane couplés à des haubans, des bases - ou les deux - en carbone (les haubans et les bases forment le triangle arrière).
10 pignons
L'autre tendance qui se confirme lourdement cette année : le 10 vitesses. Il y a quelques années, Campagnolo a sorti la cassette à 10 pignons qu'elle réservait à ses groupes haut de gamme Record et Chorus. Puis le 10 vitesses est descendu en gamme : Centaur, Véloce...
L'an dernier, Shimano, qui avait résisté jusque là, a offert son groupe Dura Ace en 10 vitesses; cette année, c'est au tour de l'Ultegra.
« Le 10 vitesses le moins cher cette année, c'est l'Opus Alto, à 2225 $, en Shimano Ultegra, un vélo conçu au Québec », précise Jacques Sennéchael, de Vélo Mag.
Et les pédaliers compacts ? Mode passagère ou durable ? L'avenir le dira. Le pédalier compact, pour ceux qui s'apprêtent à décrocher, c'est un pédalier à deux plateaux, mais de plus petits diamètres que les pédaliers à deux plateaux traditionnels.
Jusqu'à il y a quelques années, les pédaliers à deux plateaux en avaient généralement un de 39 ou 42 dents et un autre de 52 ou 53 dents.
Excellent pour les plus costauds d'entre nous, mais un peu juste pour plusieurs, quand venait le temps de grimper la côte Clarke, à Montréal, ou la Salaberry, à Québec. La solution ? S'équiper d'un pédalier à trois plateaux, dont un petit de 30 dents. Certains y recouraient allégrement, mais d'autres hésitaient : trois plateaux, ça faisait un peu moumoune. D'où l'apparition, assez récente, de pédaliers dits compacts. Deux plateaux, donc, mais plus petits : 34X48, 34X50, 36X50.
« Les compacts, c'est pour ceux qui ne veulent pas être vus avec un triple, commente avec une pointe d'humour Gervais Rioux. Et quand il y a des côtes, c'est une police d'assurance. Mais le triple, c'est une plus grosse police d'assurance. »
Campagnolo ou Shimano ? Dans le vélo de route, les deux grands fabricants se partagent à peu près exclusivement le marché des « groupes », qui comprennent les dérailleurs, les manettes de vitesses et de freins, etc. Chacun a ses adeptes. Pour certains, c'est quasi une religion. Mais, selon plusieurs experts, bien difficile de proclamer un champion. D'ailleurs, la moitié du peloton pro roule Campagnolo, l'autre moitié Shimano.
Pour le cycliste québécois dont le budget n'est pas illimité, toutefois, Campagnolo, un produit italien, est désavantagé cette année en raison de la force de l'euro - Shimano est une compagnie japonaise.
« C'est plus l'euro que la technologie qui dérange Campagnolo », confirme Gilles Cantin.
« Quand le Dura Ace (le groupe numéro un de Shimano) est moins cher que le Chorus (le groupe numéro 2 de Campagnolo), il y a du monde qui change de camp.»
Ce ne sera pas le cas de Yves Du Sablon, proprio de la boutique Vel'Aube, avenue de Lorimier, un inconditionnel de Campagnolo. « Plus durable », dit-il.
Autres tendances ?
L'hybride performance, semblable au vélo de route, mais avec guidon droit plutôt que recourbé, continue de gagner en popularité; l'hybride confort continue de séduire les baladeurs du dimanche; il pourrait subir la concurrence du vélo d'un nouveau type - Devind a baptisé le sien « Lifestyle » dont la selle surbaissée permet de poser les pieds à plat au sol, à l'arrêt.
Et le vélo dé montagne, enfin, s'exprime de plus en plus... à la montagne, où il est, à son meilleur, et de moins en moins sur les pistes cyclables, où il a souvent l'air un peu épais.
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