20 mars 2005
Paul Roy
Vous voulez juste faire un peu de vélo ? Dix kilomètres, le dimanche, sur la piste cyclable ? Le tour du lac avec les enfants ?
Et vous aviez prévu combien ? Trois cents dollars ?
Un peu moins ? Eh bien, pourquoi pas !
Qui plus est, à ce prix-là, vous avez relativement peu de chances de vous tromper. Le cadre va être en acier de base ou en aluminium bon marché, mais il va « faire la job », comme on dit. Vous allez avoir trois plateaux et probablement sept pignons, pour 21 vitesses, ce qui est amplement suffisant. Ça va être lourd, probablement dans les 14, 15 kg, mais sur le plat, vous ne devriez pas voir grand différence.
Que rechercher dans cette gamme de prix ? Le moins de choses possibles, conseille Jacques Sennéchael, rédacteur en chef de Vélo Mag. « Il faut faire dans le plus simple, éviter en particulier les suspensions, autant les suspensions de fourche que de tige de selle. À ce prix-là, ça va être du matériel médiocre, ça va ajouter du poids et ça va constituer des points de fragilité. »
Pour le reste, accordez la préférence à des dérailleurs et autres périphériques Shimano plutôt qu'à des pièces de marques moins connues. « Même dans le bas de gamme, Shimano fait des produits acceptables », précise Jacques Sennéchael, dont le Guide d'achat 2005 de vélos de route sera bientôt en kiosques.
À prix égal, les vélos vont se ressembler passablement, d'une marque à l'autre. Voici ce à quoi vous devriez vous attendre pour entre 250 et 300 $ : un vélo hybride en acier, avec des roues de 700 mm de diamètre, un guidon droit, une transmission Shimano d'entrée de gamme (Tourney) de 21 vitesses. Votre vélo sera également probablement équipé - dans cette gamme, la plupart le sont - d'une tige de selle à suspension et d'une potence réglable en hauteur.
Pour une cinquantaine de dollars de plus, vous aurez droit à un cadre en aluminium, donc un peu plus léger, et possiblement à une transmission une coche plus performante. Pour autour de 400 $, attendez-vous à avoir un dérailleur arrière Shimano Altus et des jantes en aluminium à double paroi. En approchant de 500 $, vous devriez passer au groupe Shimano Alivio.
Dans plusieurs des cas ci-haut mentionnés, vous allez également avoir droit à la fourche à suspension, un « gadget » dont vous n'avez sans doute pas besoin. S'il existe une version « sans », prenez-la, vous devriez économiser une trentaine de dollars.
Un peu de sport
Pour faire un peu plus de sport, pousser la machine, il faut investir... un peu plus. Un hybride performant peut coûter dans les 900, 1000 $. Jacques Sennéchael mentionne un Felt en aluminium équipé de pièces
Shimano Tiagra pour 870 $.
À ce prix-là, dit-il toutefois, il faut ajouter autour de 200 $ pour des pédales automatiques (équipées d'un mécanisme qui emprisonne une cale métallique fixée sous la semelle du soulier - on enclenche, ça fait « clic »... et ça ne bouge plus de là) et une paire de souliers. « C'est la meilleure amélioration qu'on peut apporter. Quand on a essayé ça, on ne peut plus s'en passer. Meilleur positionnement, moins de perte d'énergie. »
Passé 1000 $ on entre tranquillement dans le territoire du vélo de route, celui avec le guidon recourbé. On retrouve aussi des hybrides performants plus haut de gamme, parfois avec des fourches en carbone et des pièces Shimano 105.
« Le vélo à guidon recourbé le moins cher que nous avons recensé est un Opus Solo. Cadre alu, fourche acier, groupe Shimano Sora, pour 840 $. Mais dans ce créneau-là, le Devinci Chicane, à 999 $, me paraît plus intéressant : cadre alu, fourche carbone, dérailleurs Tiagra et Sora. Il y a deux ou trois ans, un vélo comme ça aurait coûté dans les 1400 $. »
Manque-t-il quelque chose à votre bonheur ? Que diriez-vous d'un support à bagages pour transporter le pique-nique ? D'un cyclomètre pour calculer les kilomètres ? D'une trousse de réparation de crevaisons. Et d'une pompe ?
Des pompes, Jacques Sennéchael suggère d'en avoir deux : une petite pour la route et une pompe à pied pour la maison, pour vous assurer de toujours partir avec des pneus convenablement gonflés. Ce ne sont pas de grosses dépenses : quelques dizaines de dollars. « 80 % des gens roulent avec des pneus sous-gonflés, dit-il. C'est comme ça qu'on crève. »
Un dernier conseil, professeur ? « Entretenir sa chaîne. La chaîne, c'est le nerf de la guerre, une chaîne bien entretenue, ça rallonge la vie du vélo. »
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