Entre l'usine, le vélo, les affaires et la famille, Louis Garneau retrouve ses « boys » à la patinoire deux fois par semaine pour décompresser.
Audacieux, il a accepté notre invitation d'agir comme rédacteur en chef d'un jour. Au centre de ses préoccupations : la famille et ses valeurs, que vous retrouverez un peu partout dans les cahiers de notre livraison de ce matin.
Mot du rédacteur en chef invité
Louis Garneau
Il est environ 3 h du matin à Taipei, où je me trouve actuellement en voyage d'affaires, et je n'arrive pas à trouver le sommeil ; c'est normal, c'est le décalage. Je n'arrête pas de penser au texte que je dois remettre au directeur de l'information du Soleil, pour le numéro du samedi 12 mars. Eh oui, j'ai accepté d'être rédacteur en chef d'un jour au quotidien Le Soleil.
Le projet m'a immédiatement intéressé, car ça me sort de mon cadre habituel des affaires. Bien que risqué, le rôle m'intéresse et je vais jouer le jeu !
J'ai rencontré l'équipe de journalistes du Soleil il y a trois semaines et j'avais minutieusement préparé des sujets sur le thème que j'avais choisi : LA FAMILLE.
Et, dans la famille, il y a plusieurs sous-thèmes qui m'intéressent, dont l'éthique, la spiritualité... enfin, tout ce qu'on m'a enseigné.
J'ai réalisé durant cette nuit agitée, et je vous dirai pourquoi un peu plus loin, que la famille est la chose, ou plutôt l'institution qui donne tout son sens à ma vie !
J'ai été élevé dans une famille très catholique, mon père était policier et ma mère, qui déborde d'amour, a travaillé à la maison pour nous élever. J'ai aussi une grande soeur, qui a pour passion la recherche scientifique en géo- morphologie... Je n'ai jamais vraiment su tout à fait ce qu'elle faisait. Elle est doctoure et professeure à l'Université du Québec à Montréal; en tout cas, je suis très fier d'elle.
Mon père, d'une honnêteté exagérée, à l'époque où il était policier, s'est même donné une contravention parce qu'il avait omis de s'arrêter à un feu rouge! Il faut le faire ! J'ai eu une enfance sans histoire, je ne suis même pas capable de reprocher quoi que ce soit à mes parents. Peut-être que je ne m'en souviens pas... J'ai hérité des plus belles valeurs d'une famille : l'amour, la compassion, le respect, l'honnêteté, le partage, l'éthique, la spiritualité, etc.
Comme vous le savez, la famille a toujours occupé une place importante au Québec. Elle était au départ une force énorme, une espèce de PME où tout le monde travaillait ensemble. Les plus vieux aidaient les plus petits et ainsi de suite. Les filles s'occupaient des tâches ménagères et les garçons travaillaient la terre avec leur père. Le dimanche venu, on s'endimanchait, on allait à la messe et on se reposait le reste de la journée, c'était simple !
Aujourd'hui, la famille a changé, on n'a plus besoin d'avoir des enfants pour aider la famille. Les familles d'aujourd'hui sont un peu différentes : il y a des familles monoparentales, des familles reconstituées, des straight comme moi et, maintenant, il y a des familles avec des conjoints de même sexe.
Enfin, je ne ferai pas une thèse sur la famille, mm j'aimerais vous confier que la plus belle chose pour moi, c'est une famille. Je crois qu'il n'y a rien de plus beau que d'avoir des enfants dans un couple uni qui s'aime. Il n'y a rien de plus beau que de voir les enfants qui arrivent de l'école avec leur gros sac et, bien sûr, de les voir faire un tour de vélo...
Quand je suis triste, et que le travail ne va pas bien, je pense à ma famille pour me réconforter. Lorsqu'on est malade et que ça ne va pas, la famille est là pour nous aider.
Tu as beau avoir des millions de dollars, si tu n'as pas de famille, tu ne vaux pas cher.
Je me dis que, dans les grandes occasions, on se souhaite bon anniversaire, bonne année, bonne santé, mais avez-vous déjà pensé à souhaiter de la « bonne famille » ? Moi, j'ai le goût de commencer ça !
Je me suis presque endormi quand, tout à coup, la pièce se met à trembler ! Qu'est-ce qui se passe ? Oh oui, c'est un tremblement de terre ! Je suis a Taipei, ça m'est déjà arrivé, mais quelle puissance, ça n'arrête pas ! J'ai peur, j'ai vraiment peur et je ne pense surtout pas à ma shop ou à mes vélos. Je pense à ma famille. C'est pas comme ça que j'avais imaginé ma mort.
Eh oui, cette nuit-là, « Taipei a tremblé trois fois... », 5,9 à l'échelle de Richter, durant 69 secondes.
3 h 19, tout est redevenu normal, un grand silence envahit la pièce, je me suis doucement endormi tout en pensant à ma petite famille. Je termine en vous souhaitant les plus beaux voeux du monde : SANTÉ ET FAMILLE.
Louis Garneau
Cet article a été écrit dans le ciel entre Taipei et Detroit, le 8 mars 2005.
Note du webmestre : Parmi tous les articles, voici :
- Louis Garneau, un homme à l'esprit de famille
- Louis Garneau Sports condamnée à innover
- Entretien avec Mgr Marc Ouellet
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