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20 avril 2005

Hunter l'a eu facile

Le Turtle Cycling Club, vous connaissez ? Nous non plus, jusqu'à ce qu'on l'ait vu annoncé sur une pancarte brandie par un jeune garçon, hier après-midi, sur le parcours de la première étape du Tour de Géorgie. On connaît cependant le nom de 120 futurs membres potentiels.

Il s'agit de véritables professionnels, mais ils ont néanmoins franchi la distance entre Augusta et Macon à pas de tortue, s'inscrivant parfaitement dans la philosophie du club géorgien, on suppose. Robert Hunter, l'un d'entre eux, n'en demandait pas tant, et il a fini par s'imposer au sprint après 207 kilomètres de course sous l'écrasant soleil de la Géorgie.

Hunter, un Sud-Africain de l'équipe Phonak, a aisément devancé l'Australien Ben Brooks (Jelly Belly) et l'Italien Michele Maccanti (LPR) pour signer sa troisième victoire d'étape de la saison, après des succès au Tour Méditerranéen et à la Semaine Catalane. Il a franchi les 207 kilomètres en 5 h 47 (moyenne de 35,7 km/h).

Le redoutable sprinter de 27 ans ne pensait cependant pas l'avoir si facile à sa première présence en Amérique. «J'ai été surpris à quel point les gars roulaient lentement», a reconnu Hunter, qui s'est même complètement arrêté dans un fossé pour des besoins naturels après deux heures de course... En vertu de la déduction de 10 secondes accordée au vainqueur d'étape, le Sud-Africain a été le premier à enfiler le maillot jaune de leader.

En cette première étape presque sans relief, il fallait cependant s'attendre à ce genre de déroulement, surtout avec ce vent de face qui a soufflé toute la journée. Les étapes de montagne à venir sont redoutables et il faut laisser l'occasion aux sprinters de s'exprimer.

Sans surprise, donc, le peloton a laissé filer une échappée, celle du jeune Américain Dan Bowman, de TIAA-CREF, une équipe de développement dirigée par Jonathan Vaughters, un ancien gagnant du Grand Prix de Beauce. Bowman, 23 ans, s'est montré, a fait plaisir au patron et au commanditaire et... a été exclu d'office du club des tortues.

Pendant ce temps, ça jasait allègrement en tête de peloton, qui roulait parfois à moins de 20 km/h. Des coureurs de l'équipe allemande Gerolsteiner ont même été aperçu en train de s'informer sur les attraits de la région en queue de peloton...

Sans histoire pour les Québécois
Bruno Langlois (Jittery Joe's) a trouvé la journée un peu longue. «Même si ça a pas roulé vite, t'es quand même fatigué à la fin. Ça fait cinq heures et demi que t'es sur ton bécyk, quand t'arrives dans le circuit final et que ça se met à visser», a illustré le Québécois, qui a fini dans le deuxième groupe, à 22 secondes du gagnant.

Dominique Perras (Kodak-Sierra Nevada) s'est pour sa part assuré de franchir le fil dans le même temps que le vainqueur, se classant officiellement 32e. «Je n'avais pas l'intention de sprinter, je voulais simplement éviter le trouble», a expliqué le Québécois.

Après rien de moins que 145 kilomètres en solitaire, Bowman a été rattrapé par deux coureurs en contre-attaque, eux-mêmes avalés par le peloton quelques kilomètres plus loin. «Jonathan essayait de me motiver en me disant que j'avais une chance de gagner, mais je n'ai pas le millage que ces gars-là ont dans les jambes», a reconnu Bowman, qui a tout de même reçu un chèque de 800 $ pour ses efforts.

«C'est un jeune coureur et dans une étape de 210 kilomètres, il ne s'en va nulle part tout seul, a signalé Hunter. On savait qu'il reviendrait de lui-même. Ça a fait une course relativement facile pour le reste du peloton.»

Lance Armstrong dans tout ça? L'Américain s'est bien sûr tenu tranquille toute la journée, bien entouré de ses coéquipiers. Dans le circuit final, le train Discovery a imposé un tempo d'enfer, causant plusieurs dégâts, plus de la moitié du peloton accusant des pertes de temps au finish.

Aujourd'hui
Étape de 197 kilomètres entre Fayeteville et Rome, où une côte sèche dans le circuit final de trois tours risque de causer encore quelques dommages.

Roues libres

Grosse perte pour la Beauce
Selon toute vraisemblance, le Tour de Beauce déplorera l'absence d'un coureur de renom pour son 20e anniversaire cet été : Gord Fraser, détenteur du record de victoires d'étapes avec plus d'une douzaine. « Je ne sais pas si je vais y aller, a raconté le fantasque sprinter ontarien, hier matin. J'ai beaucoup de pression pour ce titre NRC (le championnat domestique américain) et il y a deux courses de ce circuit en même temps que la Beauce. » Voilà une façon polie de dire qu'il ne pourra y être. Se disant malade et fatigué, le champion canadien sur route n'a rien fait qui vaille, hier, en Géorgie. Dans les derniers kilomètres, il se tenait tristement en queue de peloton, ce qui n'est pas dans ses habitudes. En fin de journée, Fraser, 36 ans, a laissé sous-entendre qu'il ne traînerait pas longtemps ici.

La Géorgie sait faire
On ne nous avait pas menti : la Géorgie est folle de son tour cycliste. Hier, des milliers de gens ont salué le passage de la caravane. Il y a eu très peu de temps morts sur le parcours de plus de 200 kilomètres À Macon, ville d'arrivée, le circuit de trois kilomètres était bondé de spectateurs emballés au possible. La position la plus opulaire ? Assis dans une chaise à l'arrière d'un pick-up. La pancarte la plus originale ? « Merci Lance, Au revoir », écrite en français. La bagnole ultime ? Une réplique presque exacte de la General Lee de Dukes of Hazzard...

Où est Lance ?
Les Géorgiens sur le bord de la route ne connaissent peut-être rien à rien au cyclisme, mais ils savent tous qui est Lance Armstrong. On ne compte plus les fameux bracelets jaunes Livestrong. «Wheeeere's Lance », avec cet accent du Sud inimitable, est la question qui revient le plus souvent. Euh, Lance, on ne le voit pas. Il est le dernier à se pointer au départ et le premier à déguerpir.


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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