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22 avril 2005

Le signal d'alarme

Le Tour de France débute dans deux mois et demi et Lance Armstrong est loin d'être prêt à étendre à sept sa série record de victoires consécutives.

L'alarme a sonné vers 13h3O, hier après-midi, lors de la troisième étape du Tour de Géorgie, un contre-la-montre entre Darlington et Rome. Malgré une ascension de quelque 1500 mètres qui collait parfaitement à son style, Armstrong a peiné pendant les 29,9 kilomètres de l'épreuve. Le Texan de 33 ans, pourtant un spécialiste de l'effort solitaire, s'est classé neuvième avec un chrono de 41:44 minutes, concédant une minute et 46 secondes à l'un de ses anciens lieutenants chez US Postal, Floyd Landis (Phonak).

Pour tourner un peu plus le fer dans la plaie, Armstrong a vu un autre de ses anciens coéquipiers chez US Postal, David Zabriskie (CSC), finir deuxième. En fait, les Américains ont monopolisé sept des 10 premières places, avec Chris Baldwin (Navigators) et Bobby Julich (CSC) qui ont fini respectivement troisième et quatrième.

Avec la chaussée rendue glissante par la pluie, Armstrong, gagnant de cette étape l'an dernier, aurait pu invoquer la sécurité pour justifier ce mauvais résultat. Mais non. La condition physique n'y est pas, point à la ligne.

C'est clairement décevant, a confié Armstrong par l'entremise d'un relationniste. Je ne me sentais pas très bien mais je croyais que je ferais mieux. »

Après son abandon de Paris-Nice, en mars, Armstrong savait que son niveau de forme n'était pas comparable à celui de 2004. Il croyait toutefois avoir retrouvé ses marques en entreprenant le Tour de Géorgie. Place maintenant au plan B ou C.

« C'est le temps de revoir la saison. On a deux mois et demi - on doit s'améliorer à partir de maintenant. Ça veut dire gagner de la forme et perdre du poids, se concentrer sur chaque petit aspect du sport - le régime alimentaire, le vélo, l'entraînement, l'équipe... », a expliqué Armstrong, soulignant que même ses coéqupiers de Discovery ont aussi peiné.

Johan Bruyneel, directeur sportif de Discovery, a rappelé que son poulain n'avait participé à aucun long contre-la-montre depuis le début de la saison, contrairement à pareille date l'an dernier.

Est-il inquiet ? « Il y a encore beaucoup de chemin à faire. Sa condition de base est pas mal bonne, mais il n'a fait aucun entraînement spécifique jusqu'ici. Je suis confiant qu'on a tout le temps pour se préparer », a lancé Bruyneel, grand confident du sextuple vainqueur du Tour de France.

Malgré son éclatante victoire - et surtout son coup de force face à Armstrong - Landis était loin de pavoiser. « De toute évidence, cette course n'est pas le principal objectif de Lance cette année. Il peut donc assumer. Au Tour, c'est une toute autre histoire et il sera très dur à battre. Bien sûr, c'est plaisant d'essayer de le battre... sans toutefois trop le froisser », a déclaré Landis, seul coureur à être passé sous les 40 minutes (39:58), soit sensiblement le même chrono qu'Amstrong l'an dernier.

Nouveau porteur du maillot jaune, Landis, 29 ans, possède une avance de 19 secondes sur Zabriskie et de 22 secondes sur Baldwin au classement général. Julich (+28), l'Australien Nathan O'Neill (+43) et l'Américain Levi Leipheimer (+50), trois autres gros canons, ne sont pas très loin.

Avec au moins deux CSC, deux Navigators, un Gerolsteiner et trois Discovery toujours dans le coup au général, Landis sait très bien qu'il devra jouer ses cartes à la perfection pour conserver son maillot. La montagne commence demain et l'équipe d'Armstrong possède plusieurs cartes dans son jeu avec de bons grimpeurs comme Jose Azevedo et Tom Danielson.

« Leur stratégie sera certainement d'attaquer et d'éliminer des coureurs. On ne sera pas capable de contrôler toute l'affaire », a reconnu Landis, espérant créer une alliance avec les CSC de Zabriskie et Julich. « Je n'ai pas encore commencé les négociations... »

Aujourd'hui
Première étape pour les grimpeurs, une balade de 214,7 km entre Dalton, la « capitale mondiale du tapis », et Dahlonega, un paradis pour les cyclosportifs, paraît-il.

Roues libres

Place à l'attaque
Le moindre petit détail peut faire la différence lors d'un contre-la-montre. Parlez-en à Dominique Perras, qui a dû composer avec des problèmes de pignons qui sautent lors de l'épreuve. Le Québécois souhaitait répéter son 18e rang de l'an dernier, il en a été quitte pour une décevante 52e place, à 4 min 31 s du gagnant. « Ce n'est pas désastreux, mais c'est ordinaire. Je dois reconnaître que je ne suis pas dans la même forme que l'an dernier. J'ai eu de la misère à continuer à pousser la machine », a commenté Perras. N'ayant plus grand-chose à espérer au classement général, il espère maintenant s'insérer dans la bonne échappée. À son avis, les Discovery vont tout tenter pour obliger les Phonak de Floyd Landis à chasser.

Baldwin blâme sa fédé
Chris Baldwin, troisième du contre-la-montre d'hier, est un chic type. Il avait l'air d'un gars qui vient de gagner à la loto quand il a téléphoné à famille et amis avant la conférence de presse. Aussi avait-il l'air sincèrement désolé quand il nous a appris qu'il ne pourrait participer au Tour de Beauce en raison d'un conflit d'horaire. La Beauce et le championnat américain de contre-la-montre se font concurrence au calendrier, a expliqué l'ancien champion national de la spécialité. « C'est tellement une belle course, l'une des deux seules sanctionnées par l'UCI en Amérique du Nord. Je trouve que USA Cycling n'est pas respectueuse en plaçant les championnats au même moment », a raconté Baldwin, deuxième en Beauce en 2003.

Des nouvelles de Bruno
On avait perdu la trace de Bruno Langlois (Jittery Joe's) au terme de la deuxième étape, mercredi, les résultats ayant mis une éternité à sortir. Eh bien, l'orgueil de Rimouski s'est classé 84e lors du contre-la- montre, hier, à 5 min 44 s de Landis. Langlois devra maintenant se mettre au service de son coéquipier australien Trent Lowe, ancien champion du monde junior de vélo de montagne et nouveau porteur du maillot de meilleur jeune (moins de 23 ans) en Géorgie.

Bénévole malheureux
Il ne fait pas toujours bon d'être un bénévole. Même quand vous êtes plus cool que les autres parce que vous possédez un gros camion. Hier après-midi, lors du démontage de l'aire d'arrivée à Rome, un bénévole conduisant un camion a tenté de passer sous l'imposante structure sur laquelle est installée un gros chronomètre. Ça ne passait pas. Malgré les avertissements catastrophés de tous les gens autour, le malheureux bénévole a renversé la structure, fracassant le chronomètre au sol. Les photographes ont fait marcher leur appareil et la police est arrivée sur les lieux. Morale de l'histoire : il est recommandé de ne jamais trop en faire, surtout quand on est un bénévole.


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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