24 juin 2005

« C’était une course pour les hommes forts et durs », déclarait l’Australien Nathan O’Neil, quelques minutes après avoir remporté la Tour de Beauce Bell, dimanche dernier.

Jacques Légaré

Lors de la dernière étape, O’Neill et ses Navigators se sont contentés de rouler à l’avant du peloton, prêts à réagir à toute atttaque de la part d’un coureur qui serait une menace au classement général.

Ces attaques ne sont cependant pas vraiment venues, admettait-il à l’issue de la course. « La semaine a été difficile et ils n’avaient plus de munitions », commentait le gagnant, en précisant que « c’était la même chose pour tout le monde ».

Le canadien Svein Tuft (Symetrics), son plus proche poursuivant au classement général, a terminé juste dernière lui lors de la dernière étape, et O’Neill a donc conservé son avance de 12 secondes. Jeff Louder, un autre Navigator, les suivait au classement général à 35 secondes, devant John Lieswyn (Health Net Maxxis), qui était à 1:17 du meneur.

Perras a essayé
Dominique Perras, de l’équipe canadienne, a terminé 13e au classemement général (à 4:59 min.). Il a tout tenté pour aller chercher la victoire lors de la dernière étape. Il a d’abord participé à une échappée qui a été rattrapée, puis à une seconde, en compagnie de trois autres coureurs. Il n’a cependant pas pu avoir accès au podium, en étant devancé par l’Américain Ollerenshaw, l’Australien Jennings et le Polonais Mermer, que Perras ne portait pas dans son coeur à l’issue de la course. «Il ne voulait pas prendre son tour», affirmait-il, avant d’avouer « Aujourd’hui, j’étais peut-être trop désespéré. J’essayais peut-être trop fort ».

Son coéquipier Charles Dionne était aussi de la première échappée, « Mais le groupe n’était pas assez gros. À 4, on payait le prix », commente-t-il. Dionne a terminé 9e de l’étape, et 16e au classement général (à 7:31), en plus de se mériter la 5e place du classement aux points, et la troisième du Grand prix de la montagne. Quand même pas mal pour un gars qui a été fauché par le vent et s’est retrouvé dans le fond d’un fossé lors de la seconde étape !

Mais la performance dont il est le plus fier est sans doute sa victoire lors de la cinquième étape, chez lui à Québec. Une victoire qu’il place bien haut dans son palmarès personnel, et qui, avec sa performance de la dernière étape, lui permet de dire qu’il a eu un tour réussi.

Tout pour les Navigators
L’équipe Navigators Insurance se sera méritée la part du lion lors du tour de Beauce. En plus d’avoir le grand gagnant dans ses rangs, elle a remporté le classement par équipe (devant Health net et Symetrics), et ses membres ont remporté deux des six étapes et le contre la montre. C’est aussi un Navigator (O’Loughlin) qui a remporté le classement aux points, suivi de son coéquipier Walters.

L’équipe gagnante a cependant échappé le Grand prix de la montagne (qui va au Polonais Wojciech Kalemba), et celui du meilleur jeune, qui est allé au Canadien Brandon Crichton.

Vont-ils rester ?
Quant au président du Tour de Beauce M. Bastien Tremblay, il était somme toute heureux de la façon dont l’événement a pu faire face à ces conditions climatiques particulièrement difficiles. « On se demandait : les coureurs vont-ils rester jusqu’à la fin ? », admettait-il quelques minutes après la conclusion du Tour. Selon lui, on a pris une heureuse décision de changer à la dernière minute le parcours de l’étape #3, à cause du mauvais temps et des travaux en cours sur la route. « Il aurait pu y avoir des blessures », affirme-t-il.

Ce dernier était soulagé de constater que 60% des coureurs avaient tenu le coup, soit seulement 10% de moins qu’à l’habitude. Il tenait à remercier les coureurs pour leur ténacité, ainsi que les bénévoles, qui se sont présentés au poste contre vents et marées.

Du côté sportif, M. Tremblay était emballé de voir les performances réalisés par des athlètes Québécois, dans une course de ce calibre. Trois étapes ont en effet été remportées par des athlètes du Québec (Gilbert, Rollin et Dionne). « Tout le monde du vélo au Québec est heureux d’avoir des champions », conclut-il.

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