6 juin 2005
De nouveaux vélos font fureur
Laurier Cloutier
De nouveaux vélos font fureur chez les détaillants cette année, notamment des modèles dont le design rappelle celui d'une moto Harley Davidson et d'autres de Louis Garneau.
C'est en grande partie grâce à ces vélos que la saison a démarré en force, avant d'être ralentie par la pluie et le froid du mois de mai. L'arrivée de la chaleur et des premières courses des professionnelles Geneviève Jeanson et Lyne Bessette, la semaine dernière, a cependant ravivé l'intérêt des clients, selon des détaillants et fabricants.
Les ventes des quatre magasins Néron Sports dépassent ainsi celles de l'an dernier, a déclaré le vice-président, Jean-François Néron. Même si certains croient que le marché du vélo a atteint sa maturité, des nouveautés réussissent encore à attirer les clients.
Pacific Cycles, une filiale américaine des Industries Dorel, de Montréal, a déjà vendu plusieurs centaines de milliers de vélos de type moto (chopper), sous la marque Schwinn. C'est « la bicyclette la plus vendue aux États-Unis », a déclaré à La Presse Affaires Pierre Dupuis, le vice-président de Dorel, qui est en train de prendre sa retraite après avoir piloté l'acquisition de Pacific Cycles.
Jean-François Néron a dû se retourner rapidement quand il a vu arriver la vague des vélos au design de moto, avec un guidon allongé et un gros pneu à l'arrière. Il a réussi à importer un premier conteneur, avec un collègue, mais il en attend un deuxième avec impatience, car il a tout vendu et il est en rupture de stocks.
Paul-André Goulet, qui dirige une dizaine de Sports Experts et d'Atmosphère dans la région de Montréal, vend plusieurs marques, dont celle de Louis Garneau, aux prix de 200 $ à 1000 $. De la qualité éprouvée, selon M. Goulet, mais qui ne nécessite pas de payer des milliers de dollars additionnels pour 100 grammes enlevés du poids du vélo. Sports Experts propose aussi trois modèles de vélos de type moto livrés par son fournisseur américain Iron Horse. « C'est vraiment une mode », a reconnu M. Goulet.
Swchinn a lancé cette mode en s'inspirant d'un de ses modèles des années 1970, a expliqué Pierre Dupuis. « Et c'est un énorme succès. C'est le look qui marche aujourd'hui. » Dorel se spécialise dans la distribution de biens de consommation comme des poussettes et des sièges d'auto, dans le monde. Leader aux États-Unis, Pacific Cycles vend ses vélos dans les grandes chaînes, dont Wal-Mart, Target et Toys R US, de même que chez Canadian Tire.
Les chaînes américaines ont été les premières à tomber sous le charme du vélo chopper Schwinn et Pacific Cycles a eu du mal à fournir le marché l'an dernier. C'est pourquoi la filiale commence à peine à desservir le Canada avec ces Sçhwinn », a expliqué Pierre Dupuis.
Au pays, pour les chaînes, Canadian Tire détient cette année l'exclusivité des Schwinn, a confirmé la directrice des communications, Lisa Gibson, mais des magasins indépendants en offrent aussi et d'autres fabricants ont lancé des modèles semblables. Ainsi, les ventes de vélos de Canadian Tire « répondent aux attentes ».
Néron Sports mise notamment sur le vélo Specialized de même que Miele et Rocky Mountain, fabriqués par Procyde, à Saint-George-de-Beauce et à Vancouver. Sans oublier le moteur Bionx, fabriqué à Asbestos, qui permet aux baby-boomers de franchir plus facilement les pentes. Avec ces « bons vélos et de bons prix » Jean-François Néron se tire bien d'affaires mais il reconnaît que Louis Garneau Sports, de Saint-Augustin-de-Desmaures, surprend l'industrie : des concurrents ne l'ont pas vu venir, selon lui.
Des magazines américains qualifient Louis Garneau de new kid on the block et le principal intéressé reconnaît qu'il « n'avait pas prévu connaître autant de succès aux États-Unis ». Garneau est même devenu la marque la plus populaire au Japon.
En affaires depuis 1983, Louis Garneau a ajouté les vélos d'enfants à sa gamme de vêtements et de casques, en 2000, et vient de faire le virage vers le haut de gamme. C'est la seule compagnie au monde à offrir un concept global. Après un départ timide, on se lance à fond dans le cyclisme. Louis Garneau commandite Lyne Bessette et d'autres professionnels aux États-Unis, qui gagnent des courses.
Louis Garneau devait franchir « une grosse barrière » pour entrer dans le vélo, car on le qualifiait de « petit fabricant de vêtements ». Par contre, Louis Garneau a été un cycliste olympique, jusqu'aux Jeux de Los Angeles en 1984, ce qui lui donne de la crédibilité.
La compagnie approvisionne Sports Experts depuis trois ans et compte jusqu'à 2000 points de vente au Canada, autant aux États-Unis et 30 distributeurs dans le monde. L'an prochain, le fabricant va se lancer dans les cadres haut de gamme, en carbone, qu'il vendra dans 10 pays. Louis Garneau estime détenir déjà « de 25 % à 30% du marché des vélos de route pour les jeunes au Québec et faire partie des trois leaders ».
À cause des importations accrues, Procycle a rationalisé son exploitation et a chuté en deuxième place au Canada pour le nombre d'unités vendues, derrière Raleigh, de Toronto (usine à Waterloo, au Québec), a reconnu le président, Raymond Dutil. Pour la valeur des ventes, Procycle détient encore le premier rang, sans doute, car le prix moyen de ses vélos s'élève à 550 $. Le marché canadien atteint 1,5 million d'unités, selon lui.
Outre les Miele et Rocky Mountain, Procycle vend des appareils d'exercices Body Guard, de même que les vélos CCM aux Wal-Mart, Costco et Toys R US.
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