23 août 2005
Après 90 ans sur la rue Saint-Denis
Bicycles Quilicot ferme boutique
Bicycles Quilicot ferme boutique. Le commerce de la rue Saint-Denis avait ouvert ses portes en 1915.
« Je ne ferme pas en raison de difficultés financières, mais faute de relève », a confié hier au Journal de Montréal le propriétaire du magasin, André Létourneau, âgé de 58 ans.
Il a appris la nouvelle à ses employés la semaine dernière. « La décision de fermer est définitive, mais ça me fait mal au cœur de voir disparaître une institution vieille de 90 ans », précise-t-il.
Il a commencé à liquider les actifs (vélos et accessoires) en vue de la fermeture, prévue le 10 septembre.
« J'ai payé tous mes fournisseurs et j'estime avoir bien traité tous mes employés. Je vais marcher la tête haute quand j'aurai servi mon dernier client », insiste-t-il.
Le commerce comptait trois employés à temps plein (dont un mécano d'origine italienne qui était là depuis près de 30 ans). En période de pointe, on y trouvait une dizaine d'employés, surtout des étudiants.
Concurrence
Avec le recul, André Létourneau reconnaît que Bicycles Quilicot a souffert de la vive concurrence qui sévit dans ce marché.
« Le vélo est en croissance, mais il y a aussi de plus en plus de boutiques spécialisées », analyse-t-il.
Un autre handicap a joué contre le commerce de la rue Saint-Denis: sa situation géographique, en plein centre-ville.
« Si j'avais déménagé le commerce sur le Plateau ou dans Rosemont, les ventes auraient connu une forte progression. À vrai dire, plusieurs de nos clients qui habitent Laval ou la Rive-Sud n'avaient plus envie de venir à notre boutique en raison de sa mauvaise situation géographique », précise M. Létourneau.
Il y a 15 ans, le chiffre d'affaires de Bicycles Quilicot était de 1,5 M$. En 2005, les ventes seront « légèrement inférieures à 1 M$ », selon le propriétaire.
Prêt à former la relève
André Létourneau continue de souhaiter qu'un « jeune entrepreneur enthousiaste » cogne à sa porte et lui propose de relancer le commerce de vélos, mais ailleurs que sur la rue Saint-Denis.
« Si un jeune a le goût d'entreprendre, je vais lui donner un coup de main, et il pourra vendre des vélos avec la bannière de Bicycles Quilicot, qui est très connue à Montréal», souligne le propriétaire du commerce.
M. Létourneau précise que son commerce n'est pas à vendre et qu'il n'a plus l'intention de vendre des bicycles.
« Moi, mon intention, c'est d'aider un jeune passionné de vélo à se lancer en affaires. Je pourrais lui céder les droits d'utiliser le nom Bicycles Quilicot et l'outillage servant à réparer les bicyclettes.
«Mais il lui faudrait trouver un endroit mieux situé (au nord de la rue Sherbrooke) », dit-il.
180 000 $ pour les droits...
En 1987, quand il a acheté le commerce de la rue Saint-Denis, André Létourneau avait « payé très cher », dit-il, pour les droits de Bicycles (Louis) Quilicot.
« Ça m'avait coûté 180 000$ uniquement pour l'utilisation du nom ! Mais à l'époque, c'était un magasin-destination dans le monde de la bicyclette. On venait de partout, de Laval et de la Rive-Sud (plus de 50 % de la clientèle).
« J'ai connu de très bonnes années avec ce commerce, mais aujourd'hui, j'ai envie de passer à autre chose », conclut-il.
À lire : Marc-André Lebeau ressuscite Bicycles Quilicot, 8 mai 2006
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