8 août 2005
Rollin survole Montréal-Québec
On attendait Dominique Perras, c'est finalement Dominique Rollin qui a remporté la 57e Classique Québec-Montréal, hier. Et quelle victoire ! Le cycliste de Boucherville a éclipsé le record de l'épreuve, établi l'an dernier par Perras. Le coureur de l'équipe Gypco-Télé-Annonces a complété le parcours de 270 kilomètres en 4h56:11, soit 1:49 de mieux que le précédent record. Il a devancé Alexandre Lavallée (Volkswagen) et l'Américain Eneas Fregre, (Targetraining) par plus d'une minute.
Jean-Nicolas Patoine
Le Soleil
Malgré sa victoire, son record et un vent favorable, Roilin a admis que la course avait été rude. Les athlètes sont peu habitués à de si longs trajets. « Ça a été difficile de donner le dernier coup, car ça faisait quatre heures qu'on maintenait un rythme constant », a expliqué, au fil d'arrivée à Saint-Augustin, un champion visiblement heureux et épuisé. C'était la première fois que Rollin participait à la Classique.
Après 70 kilomètres, il partageait la tête avec un groupe d'une quinzaine de coureurs. Ils se sont retrouvés 12. Puis six. À 15 kilomètres de l'arrivée, une fois Neuville derrière lui, Rollin a « testé » ses adversaires et réalisé qu'ils étaient loin de leur forme du début de l'épreuve. Il en a profité pour s'enfuir et n'a plus jamais été menacé.
L'échappée de Rollin a surpris Alexandre Lavallée, deuxième à l'arrivée, et les quatre autres membres du peloton de tête. « Lorsqu'il (Rollin) est parti, les gars se sont comme regardés sans réagir. Souvent, en fin de parcours, on perd un peu le focus a expliqué Lavallée, qui voyait en Dominique Rollin son plus sérieux rival dans ce groupe de six. Nous étions les deux plus costauds. Si un autre coureur que Dominique avait tenté de s'échapper, je l'aurais poursuivi. Mais là, c'était trop tard. »
Le gagnant de l'an dernier, Dominique Perras, n'a pas su maintenir la cadence des meilleurs. Il a pris la 20e position, à 3:36 de la première place. Ils étaient 211 à prendre le départ.
Bessette dans le peloton
« Ça roulait vite ! », a admis Lyne Bessette. L'athlète de Knowlton, qui avait déjà terminé l'épreuve il y a deux ans, n'a pas joué de chance. Elle a dû s'arrêter pendant quelques minutes en début de parcours. C'est que son copain, Tim Johnson, qui prenait aussi le départ, a été victime d'une chute. Après avoir constaté que son amoureux allait bien, la cycliste est montée dans une voiture pour rejoindre les autres coureurs. Elle a terminé en 95e position, grâce à un temps de 5h02 min 43sec.
« Le vent ne m'a pas aidée, a aussi analysé Bessette. Lorsqu'il y a un vent de face, c'est plus facile de se maintenir dans le peloton. Un vent de dos me donne des tensions dans les jambes. »
Le principal commanditaire de l'événement, Louis Garneau, restera-t-il associé à l'épreuve qu'il a fait revivre en 2002 ? « Ça va dépendre de Jean-Yves Labonté », a-t-il dit, après la course. L'homme d'affaires laisse ainsi entendre qu'il pourrait se retirer du bateau si M. Labonté, qui organise la Classique depuis 1970 décidait de passer le flambeau. M. Labonté est âgé de 66 ans. « Nous sommes remplaçables, a ajouté M. Garneau. Mais ça prendrait des méchnats passionnés. »
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Note du webmestre : Sylvain Richard, adjoint sportif route et piste à la Fédération québécoise des sports cyclistes, et qui était ardoisier pour la Classique Montréal-Québec, nous indique que, contrairement à ce qu'écrit Jean-Nicolas Patoine, Lyne Bessette n'est jamais montée dans une voiture pour rejoindre le peloton.
Lyne explique :
En arrivant, j'ai parlé au journaliste de Québec et je lui ai raconté l'histoire. Je lui ai dit que j'avais embarqué dans la caravane pour revenir dans le peloton. Mais lui, il a écrit : « la cycliste est montée dans une voiture pour rejoindre les autres coureurs ».
Les commissaires avaient déjà donné des amendes aux athlètes largués qui s'étaient fait remonter par des voitures. Donc, là, il y a des coureurs qui ont dit : « Ce n'est pas juste, nous, on reçoit des amendes et Lyne Bessette, elle, revient dans la course en char. »
Les gens pensaient que j'étais vraiment montée dans une voiture. Non, mais ce n'est pas la première année que je fais une course de vélo. J'ai été presque obligée de faire une conférence de presse pour dire : « Non, je ne suis pas montée dans une voiture ».
« Mon chum s'est planté au 60e km, la semaine d'avant, il s'était planté en moto. J'ai capoté parce que ça faisait deux fois que je le voyais tomber. Je suis arrêtée sur le bord de la route pour voir s'il était correct. Il m'a dit : « Retourne dans la course, ça va. » Mais là, le peloton et la caravane étaient déjà passés parce que ça roulait très vite avec le vent de dos. Je retourne dans la course, je suis les autos de la caravane et je réussis à revenir dans le peloton. J'ai fini la course 95e, à 7 minutes du gagnant, Dominique Rollin.
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