VÉLOPTIMUM
les Jeux olympiques

27 septembre 2000

Rififi à vélo

Robert Laflamme, Presse canadienne

Sydney - Les relations, cordiales sans plus, entre les cyclistes Geneviève Jeanson et Lyne Bessette seront maintenant «glaciales» à la suite de la course sur route olympique d'hier matin.

«Je ne pense pas qu'elle va me reparler de sitôt», a glissé Jeanson, hier, moins de quelques heures après avoir pris le 11e rang de l'épreuve qui s'est réglée au sprint d'une trentaine de coureuses.

Quelques minutes plus tôt, Bessette avait sévèrement blâmé Jeanson parce qu'elle n'avait pas répliqué à l'attaque qu'elle avait lancée à six kilomètres de la fin de l'épreuve en sept boucles d'une longueur de 119,7 kilomètres.

«Elle a commis une erreur stratégique, a-t-elle répété plusieurs fois. Elle aurait dû contre-attaquer immédiatement. C'était notre meilleure chance de gagner une médaille. Nous devions tenter quelque chose, le sprint étant la dernière carte dans notre jeu parce que nous ne sommes pas des sprinteuses hors pair.» Bessette a avancé que sa jeune coéquipière a fait preuve d'inexpérience en ne tirant pas le peloton à son tour afin d'épuiser les meilleures sprinteuses.

La réplique de Jeanson, qui a mentionné qu'aucune stratégie d'équipe n'avait été établie avant le départ, a été cinglante.

«L'erreur, selon moi, c'est que Lyne a attendu trop longtemps avant de lancer une attaque. Quand elle s'est élancée, nous avons été deux à la suivre. J'ai jeté un coup d'il derrière et le peloton était à nos trousses.

«De la façon dont la course se déroulait, il était évident que les filles se ménageaient en vue du sprint. Au cours des 10 derniers kilomètres, aucune échappée n'a fonctionné.

«Selon ce qu'on m'a rapporté, je crois que Lyne voulait me fournir la chance de filer seule devant, mais j'aurais de toute façon été incapable de le faire parce que je n'avais plus les jambes.»

Aubut virulent
L'entraîneur de Jeanson, André Aubut, a été plus virulent à l'endroit de Bessette. «Mais à quoi a-t-elle pensé a-t-il lancé. Croyait-elle que les 30 autres filles du peloton tomberaient par terre parce qu'elle lançait une attaque ? Il n'y avait pas eu une seule véritable attaque au cours des 114 premiers kilomètres. Geneviève n'allait quand même pas commencer à courir comme une poule sans tête.»

Aubut s'est dit très satisfait de la performance de sa protégée. «Elle a fait une excellente course contre les meilleures cyclistes au monde. Ça lui donnera beaucoup de confiance avant le contre-la-montre.»

Jeanson n'avait qu'un seul regret, celui de ne pas être restée à l'avant du peloton à environ un kilomètre de la fin.

«J'étais bien positionnée, mais je n'ai pas fait un de mes meilleurs sprints à cause d'un moment d'hésitation. Je suis un peu déçue.»


une page mise en ligne le 27 septembre 2000 par SVP