VÉLOPTIMUM
Les Jeux olympiques
de l'an 2000

27 septembre

Sydney - André Aubut est extrêmement fier de sa protégée à la suite de la course sur route, mais il n'a pas mis de gants blancs pour remttre Lyne Bessette à sa place.

Martin Smith

«Je suis très content de la course de Geneviève, a-t-il dit. À son âge, tenir son bout dans un parcours aussi peu sélectif et dans un peloton aussi relevé, c'est exceptionnel.»

Pendant la course, Aubut avait enfourché un vélo afin de pouvoir se déplacer plus facilement et prodiguer des conseils à Jeanson dans des endroits différents.

Il n'a donc pas vu la fameuse séquence, survenue à cinq kilomètres de l'arrivée, où les deux Québécoises se sont retrouvées côte à côte à l'avant du peloton lors d'une attaque lancée par Bessette.

«À mon avis, une cycliste n'avait pas d'affaire à attaquer à ce moment-là, a soutenu Aubut. Comme il reste seulement cinq kilomètres, il faut garder ses énergies. Pourquoi attaquer comme une poule sans tête ? Le peloton avait compris que ça se jouerait au sprint, mais Bessette n'avait pas compris.

«Il y en a qui sont dure de comprenure. Elles comprennent vite, mais il faut expliquer longtemps...»

Le poids des ans...
Jeanson était la cadette du groupe des 57 inscrites. Âgée de 19 ans depuis le 29 août, elle ne faisait pas le poids face à la doyenne, Jeannie Longo-Ciprelli, qui fêtera ses 42 ans le 31 octobre.

«Geneviève est devenue un peu craintive dans la grande descente quand il s'est mis à pleuvoir, mais c'est normal ; c'est le métier qui rentre, a souligné Aubut. Pour une première grosse course à la pluie, elle n'a pas voulu prendre de chances.»

Même si Jeanson et lui ont toujours fait leur petite affaire dans leur coin, Aubut aurait aimé que l'équipe canadienne ait une stratégie collective, comme celle des Pays-Bas. «Dans leur cas, la stratégie était claire. Melchers et- Beltman pouvaient attaquer tant qu'elles voulaient, Zijlaard ne contre-attaquerait pas. Cependant, quand il deviendrait évident que le dénouement se jouerait au sprint, les deux équipières ouvriraient le chemin et Zijlaard garantissait de gagner le sprint.»

Après avoir déjà récolté une médaille d'or et une d'argent en cyclisme sur piste, celle qui est mieux connue sous son nom de jeune fille (Leontien Van Morseel) est montée sur la plus haute marche du podium de la course sur route grâce aux efforts conjugués de ses deux équipières.

L'équipe du Canada n'a jamais pu mettre une telle stratégie de l'avant.

Clara Hughes aurait dû servir de leader, mais était trop amoindrie physiquement pour tenir le rôle. La double médaillée de bronze des Jeux d'Atlanta a passé la majeure partie de la course à l'arrière du peloton et elle s'est pointée à la ligne d'arrivée avec plus de dix minutes de retard sur Zijlaard.

Ce manque de leadership sur le terrain a sans aucun doute contribué à une cohésion déficiente en fin de course et... aux accusations qui ont suivi de part et d'autre.


une page mise en ligne le 27 septembre 2000 par SVP