VÉLOPTIMUM
Les Jeux olympiques
de l'an 2000

27 septembre

Une redoutable coureuse en devenir

À la vitesse où elle apprend ses leçons, Geneviève Jeanson est en passe de devenir une coureuse senior redoutable

Martin Smith

Sacrée double princesse mondiale du cyclisme junior sur route en octobre 1999 , la jeune femme de Lachine s'est frottée aux reines du cyclisme senior dans les rues de Sydney et en est sortie... grandie.

Les Longo, Kupfernagel, Zijlaard et autres ténors font mieux d'en prendre bonne note en vue du contre-la-montre.

Voici plusieurs extraits d'une longue entrevue avec Jeanson.

- Pourquoi ne pas avoir poursuivi avec une contre-attaque une fois parvenue aux côtés de Bessette qui avait lancé une attaque à cinq kilomètres de la fin ?
- «J'ai vu Lyne partir avec une autre fille et je les ai suivies, car j'ai pensé qu'une échappée à trois pourrait fonctionner. Quand j'ai regardé en arrière, j'ai vu les autres filles augmenter la cadence pour ne pas se laisser distancer J'ai bien vu que le peloton avait décidé que ça se réglerait dans un sprint à l'arrivée. Toutes les attaques précédentes avaient également échoué et, de toute façon, je n'avais pas les jambes pour faire une différence à la Michele Bartoli.»

- Commmt une telle prestation sur route prépare-t-elle au contre-la-montre ?
- «Ça prépare aussi bien pour cette épreuve que pour les prochaines courses. Je n'avais jamais vécu une grosse course de championnat. Je sais maintenant que je peux tirer mon épingle du jeu avec toutes les meilleures seniors du monde. Je dois avouer que j'avais un peu peur dans le trafic, surtout dans les descentes sur pavé mouillé, mais j'ai beaucoup appris dans cette course.»

- Quelles sont les principales leçons tirées de cette première expérience olympique ?
- «Ne pas avoir eu peur quand je suis tombée. J'étais convaincue de pouvoir rattraper le peloton. À mon premier championnat du monde (junior) en 1998, j'avais aussi chuté et j'avais eu l'impression que tout était fini. Ne pas paniquer, rester détendue, c'est bon pour la confiance.

«Par ailleurs, au milieu de la course, je me sentais mal. J'essayais de remonter dans la côte et je pensais que j'allais me faire lâcher. J'ai alors entendu André (Aubut) me dire de prendre ça un kilomètre à la fois. Il a alors fallu que je m'arrache le coeur pendant trois tours pour rester avec les filles mais, tout à coup, je me suis sentie bien. Ça prouve qu'il ne faut jamais démissionner.»

- Est-ce que le rêve d'une médaille au contre-la-montre apparaît plus réalisable ?
- «Déjà sur route, j'ai cru à une médaille jusqu'à ce que je me fasse décoller dans le dernier kilomètre. À 500 mètres de l'arrivée, quand je me suis vue à l'arrière du premier peloton, j'ai compris que j'étais trop loin et que le miracle ne se produirait pas.

«Au contre-la-montre, si j'arrive à ne pas penser en termes de résultat et que je me rappelle plutôt avoir été capable d'être à la hauteur de toutes les meilleures sut route, je crois être capable de monter sur le podium.»


une page mise en ligne le 27 septembre 2000 par SVP