VÉLOPTIMUM |
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Quand le cyclisme devient réellement un sport d’équipe
Le vélo tandem est encore vu par plusieurs comme une bicyclette de plaisance. Pourtant, en octobre prochain, quatre tandems canadiens participeront aux Jeux paralympiques de Sydney.
Semblables aux courses cyclistes conventionnelles, les courses en tandem réunissent un athlète voyant à l’avant, le pilote, et un athlète non-voyant à l’arrière, qui prennent part à des épreuves sur route et sur piste. Les tandems féminin, masculin et mixte seront en compétition au pays des kangourous.
Julie Cournoyer et Alexandre Cloutier, cycliste de l’équipe Volkswagen, formeront l’un des duos canadiens à Sydney. La Sherbrookoise en sera à sa deuxième expérience paralympique. À Atlanta, l’athlète atteinte de cécité presque totale avait ramené quatre médailles dans ses bagages. En compagnie de Guylaine Larouche, sa pilote, elle a remporté l’or à la course sur route, l’argent à la poursuite sur piste et le bronze, toujours sur piste, à la course d’un kilomètre. Dans une course plus ou moins préparée, elle a aussi remporté l’or à la course sur route, mais, cette fois-ci, avec Alexandre, dans la catégorie mixte.
«Nous n’avions pas vraiment prévu cette course, avoue Julie. Je ne savais même pas qu’il y avait une catégorie mixte aux Jeux. Nous avons donc pris le départ sans trop savoir à quoi nous attendre.» Il faut comprendre que quatre mois avant les Jeux d’Atlanta, Julie ne se doutait pas du tout qu’elle y serait. «C’est Guylaine qui m’a contactée. Avant ça, j’avais pratiqué plusieurs sports, mais pas à un niveau compétitif. Comme j’aime les défis, je me suis dit pourquoi pas !»
Sous la supervision de l’entraîneur national Éric Van den Eynde, Julie et Guylaine, une cycliste professionnelle, s’entraîneront à un rythme effréné. «Je m’entraînais six fois par semaine et je trouvais ça plutôt difficile. Avec le recul, je constate que c’était probablement parce que je n’étais pas habituée.» Un an après Atlanta, Guylaine prend sa retraite et Alexandre devient le coéquipier à plein temps de Julie.
Une nouvelle adaptation commence puisqu’il n’est pas facile de pédaler à deux sur un vélo. «Disons qu’il faut beaucoup d’heures d’entraînement. Il faut également que l’on trouve notre rythme. Ce n’est vraiment pas naturel. Il faut se dire : “Nous gagnons ensemble et nous perdons ensemble”. C’est presqu’une vie de couple.» Le rythme, il se trouve bien souvent à l’avant, sous les pieds du pilote. Le lien de confiance devient à ce moment-là primordial.
Une famille sportive
L’aventurière de 30 ans, bachelière en service social à l’Université de Sherbrooke, n’a par contre jamais été étrangère au monde du sport. Dès son plus jeune âge, ses parents lui mettaient les patins, les skis, les souliers de course aux pieds...
Ses parents, âgés de 70 ans, font encore leur petite promenade quotidienne à vélo. C’est donc un peu de leur passion sportive qu’elle amènera à Sydney.
Texte : Éric Gaudette-Brodeur
L'Agence DIAPO
danaucoin@videotron.ca
une page mise en ligne le 28 juillet 2000 par SVP