VÉLOPTIMUM |
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27 septembre 2000
Fernand Bélanger
"Je pensais qu'on était ici pour courir pour le Canada, mais je sens pas que c'est ça qui est arrivé. On a raté une chance d'avoir une médaille. C'est une erreur et j'espère que ça ne se reproduira pas".
Lyne Bessette a analysé en ces termes la course sur route aux Jeux olympiques lors d'une entrevue diffusée hier au Réseau de l'information (RDI).
Il faut dire que la controverse fait rage à Sydney à la suite du litige entre Lyne Bessette et Geneviève Jeanson au sujet du comportement de cette dernière en fin de course.
"Je ne lui ai pas parlé après la course. Je ne me sentais pas assez calme pour ça. Une 10e place, une 15e place, ça ne vaut rien. Ce qu'il faut c'est viser la médaille d'or" a noté Bessette sur un ton déçu. La Voix de l'Est a tenté de rejoindre Lyne Bessette hier mais en vain.
Gariépy surprise
Dans un autre ordre d'idées, Lyne Bessette a eu droit à l'appui de quelques spécialistes du vélo dans son analyse de la course.
"Je donnais une chance à Geneviève Jeanson jusqu'à hier soir (lundi) et je pensais qu'elle allait finalement travailler en équipe parce qu'elle était aux Jeux olympiques. Ça va être dur maintenant pour Geneviève de se trouver une équipe", a souligné la Bromontoise Annie Gariépy, une des cinq athlètes en lice pour un poste aux Jeux olympiques en juillet dernier.
C'est donc dans un contexte assez particulier qu'Annie Gariépy a écouté la retransmission de la course sur route féminine.
"Je l'ai regardée avec beaucoup d'émotion", a relaté la cycliste de 25 ans.
Annie Gariépy prétend qu'elle aurait utilisé une approche différente de Jeanson aux Jeux olympiques.
"Je n'enlève rien à son talent, mais j'aurais travaillé pour aider les leaders comme je l'ai fait à différentes compétitions, dont les championnats du monde l'an passé", de terminer Annie Gariépy.
Autres appuis
"Je pense que Lyne a raison d'être frustrée parce qu'elle a fait une belle course et sa tactique d'attaquer pendant une montée était la bonne. Geneviève aurait dû réagir plus rapidement pour y aller d'une contre-attaque qui aurait pu aider à scinder le peloton et si ça ne marchait pas, Lyne aurait pu alors tenter une autre contre-attaque parce que les chances d'atteindre le podium au sprint étaient inexistantes pour ces deux cyclistes", d'analyser par ailleurs Louis Barbeau, directeur du secteur route et piste à la Fédération québécoise des sports cyclistes.
Jean Lessard, président du Grand Prix féminin international du Québec, questionne lui aussi la tactique de Geneviève Jeanson en fin de parcours.
"Elle invoque son inexpérience, mais c'est une excuse qui n'est pas bonne parce que ça fait six ans qu'elle court. Elle a mal réagi, c'est tout", fait valoir Jean Lessard.
Il s'interroge aussi sur l'attitude de Jeanson et de son entraîneur André Aubut.
"Tu ne peux pas avoir deux coaches dans la même équipe et avoir un traitement de faveur pour un athlète. Gretzky ne s'isolait pas de ses coéquipiers en disant on va se revoir à la patinoire", de poursuivre Jean Lessard.
Il note en outre que l'Association cycliste canadienne n'a pas accompli le travail en ce qui concerne la préparation en laissant Jeanson et son entraîneur imposer leurs quatre volontés.
Une frustration qui s'exprime
Pour sa part, le Granbyen Pierre Chevrier signale qu'il est compréhensible que la frustration s'exprime après des résultats décevants.
"C'est normal que Lyne soit fachée parce que l'erreur de Geneviève Jeanson est survenue aux Jeux olympiques. Quand ça arrive dans une course régionale ou provinciale, l'impact est moins fort, mais aux Jeux olympiques, ce n'est pas le bon endroit pour se tromper", souligne Pierre Chevrier.
Il note que lorsque des erreurs semblables à celles de Jeanson survenaient lors des compétitions, les fautifs étaient rappelés et la situation ne se répétait pas pendant les compétitions suivantes.
Pierre Chevrier note enfin que compte tenu du nombre élevé de cyclistes pouvant accéder au podium, il doit y avoir aussi d'autres concurrentes déçues de la tournure des événements parmi les autres formations.
une page mise en ligne le 28 septembre 2000 par SVP