VÉLOPTIMUM
les Jeux olympiques

27 septembre 2000

Un conflit qui éclate au grand jour...

Un commentaire de Fernand Bélanger

La bisbille entre Lyne Bessette et Geneviève Jeanson qui a marqué la fin de course sur route aura eu le mérite de crever l'abcès et de faire éclater au grand jour la rivalité entre les deux athlètes.

La présence de Geneviève Jeanson et de son entraîneur André Aubut au sein de la formation unifoliée constituait une bombe à retardement parce que leur stratégie n'a rien d'un travail d'équipe. C'est le je, me, moi, dans toute sa plénitude et Aubut a même mené la course de sa coureuse en lieu et place de l'entraîneur de l'équipe canadienne Eric Van Den Eynde, ce qui est un non-sens.

Et cela est facile à comprendre à cause du manque flagrant d'expérience de Jeanson dans des courses serrées, ce qui l'empêche d'être une équipière efficace.

Ce flop dans la préparation de l'équipe olympique est directement attribuable au manque de leadership de l'Association cycliste canadienne qui n'a pas été foutue de faire respecter son programme d'entraînement établi en novembre dernier et affiché de surcroît sur son site Internet.

Il était précisé que les athlètes qualifiées pour les Jeux olympiques prendraient part à trois compétitions préparatoires, soit le Tour d'Altoona, en Pennsylvanie, le Grand Prix féminin international du Québec et la course par étapes de Killington.

Dans les faits, toutefois, l'Association canadienne cycliste n'a pas "mis ses culottes" et Lyne Bessette a été la seule à respecter ce programme pour finir première à Altoona, quatrième au Grand Prix et deuxième à Killington.

Qui plus est, l'ACC a songé à envoyer Lyne Bessette au Grand Prix féminin de Suisse à la fin d'août, ce qui aurait compromis les chances de la cycliste de prendre part au Grand Prix féminin disputé sur ses terres. Essayez d'y comprendre quelque chose !

Pendant ce temps, Jeanson a remporté un critérium par deux tours d'avance à Burlington et fini deuxième dans la montée du Mont Washington derrière Jeannie Longo.

Geneviève Jeanson qui n'a pas pris part à beaucoup de courses de haut niveau au cours des derniers mois s'est donc présentée à Sydney avec un bagage d'épreuves sur route beaucoup moins imposant face à des adversaires aguerries et a fait une mauvaise lecture de course.

Pour sa part, Clara Hughes ne semble pas avoir retrouvé ses pleins moyens après une présence écourtée par la maladie au Tour de France.

Dans un tel contexte, il faudra éviter de juger uniquement la performance de Jeanson au contre-la-montre qui se déroulera samedi parce qu'il s'agit d'une discipline individuelle dans un sport où le travail d'équipe est une condition sine qua non de réussite.

Le rendement de la Néerlandaise Mirjam Belchers qui a déclenché de bonnes attaques et pavé la voie au sprint victorieux de sa collègue Loentien Van Moorsel-Ziljaard à quelques centaines de mètres de l'arrivée est un exemple de cyclisme 101 dont Jeanson et les dirigeants de l'Association cycliste canadienne devraient s'inspirer en vue des prochaines compétitions internationales majeures.

Il faudra corriger le tir puisque Bessette et Jeanson sont deux des valeurs sûres en cyclisme féminin canadien pour les prochaines années, notamment en vue des Jeux olympiques d'Athènes en 2004.


une page mise en ligne le 28 septembre 2000 par SVP