les "chroniques vélo" |
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12 avril 1999
Pour inaugurer la saison cycliste 99, La Presse s'est rendue en Virginie, où Marc Dufour, «pdg» du groupe Centrifuge, tient un camp d'entraînement pour cyclosportifs québécois. Paul Roy vous raconte ce qu'il y a observé. |
L'aigle et le serpent
Paul Roy
Stuarts Draft, Virginie
Du 13 mars au 25 avril, Marc Dufour s'attend à ce qu'entre 150 et 200 coureurs et cyclosportifs québécois aient séjourné à son camp d'entraînement virginien.
Pourquoi vient-on rouler en Virginie en mars ou avril ? Pour le climat : durant notre séjour (du 27 mars au 4 avril), il y a toujours fait entre cinq et dix degrés de plus qu'à Montréal, le mercure oscillant entre 15 et 22 degrés. Mais aussi pour la qualité, la variété et la tranquilité des routes.
L'équipe du Québec (route) s'entraînait en Caroline depuis quelques années. L'an dernier, elle a essayé la Virginie. Elle était de retour la semaine dernière. Moins loin - juste (!) 12 heures d'Econoline - et moins cher.
«Et les routes me conviennent, ajoute l'entraîneur Vincent Jourdain. Il y a de tout ici.»
De tout, sauf peut-être du plat. La région de Stuarts Draft, au pied du Blue Ridge Parkway, est particulièrement côteuse.
Pierre-Étienne Grégoire, un économiste-fonctionnaire de Québec, en était à son troisième séjour. «Cette année, je me suis offert trois semaines, pour mes 40 ans.»
Champion, ces trois dernières années, de son circuit régional, le vétéran-coureur - il a fait sa première course à 13 ans - semble déterminé à conserver son titre...
Michel Jean et Monia Monger, deux journalistes de Québec, ont fait coïncider leur séjour de cette année avec celui de cyclistes qu'ils avaient rencontrés en Virginie, l'an dernier.
Rémi Richard, un employé de Sports-Québec et des Jeux du Québec, avait déjà roulé quelques centaines de kilomètres à Montréal, avant de partir. Il a bien apprécié la douceur du temps virginien...
Remarquez qu'il aurait aussi pu aller rouler ailleurs : Caroline, Floride, Cuba... On part avec des copains, on s'installe quelque part, et hop !
De plus en plus d'adeptes du vélo de montagne découvrent les vertus du vélo de route pour l'entraînement. Cette réalité était bien manifeste, lors de notre séjour.
«La route, ça nous permet de bien monitorer nos entraînements, explique Michel Leblanc, entraîneur de l'équipe du Québec (montagne). Ça nous permet d'augmenter la durée, l'intensité et la charge de travail. Aussi, c'est plus agréable d'accumuler des kilomètres sur la route qu'en montagne. Et c'est moins dur pour les fesses, le bas du dos, la ceinture scapulaire, les épaules...»
Il y avait d'ailleurs d'autres «montagnards», la semaine dernière, à Stuarts Draft : Mark Pavsek, un ingénieur de Montréal ; Étienne Larivée, policier à Mirabel ; François Doyon, pompier à Montréal...
Les trois, des jeunes hommes dans la vingtaine, arrivaient d'un séjour de vélo de montagne de deux semaines en Arizona. À leur arrivée en Virginie, leur Subaru ployait presque sous le poids de leurs six vélos : trois de route et trois de montagne.
Pourquoi vient-on rouler en Virginie, en mars ou avril ? Pour apercevoir, en négociant une petite route tranquille, un aigle s'emparer d'un serpent, dans un champ, et s'envoler avec le reptile encore tout frétillant dans le bec.
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