Paul Roy, cycliste |
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En r'venant de Rigaud
Paul Roy
Un beau Grand Tour. Tout le monde, organisateurs comme participants, semblait s'entendre là-dessus hier après- midi, alors que les 1900 cyclistes partis de Rigaud quelques heures plus tôt, faisaient leur entrée au dernier Village du tour, aménagé à l'arrière du cégep Ahuntsic.
«J'avais des doutes quant au parcours, plus plat que les deux premières années, nous avait dit Benoît, un sportif de 27 ans, à la halte-dîner de Saint-Eustache. Mais je dois dire que les routes choisies étaient très belles et l'organisation très au point.»
Selon Benoît, qui a fait les deux premiers, ce troisième Grand Tour n'a rien eu à envier aux autres.
Plusieurs se sont extasiés devant la qualité de l'organisation, exceptionnelle cette année. Tout, du balisage des routes au transport des bagages, semblait réglé au quart de tour. Les repas étaient la plupart du temps succulents et les files d'attente, en règle générale, réduites à leur plus simple expression. Et l'animation était à la hauteur.
Suzanne Lareau, directrice du Grand Tour, ne cachait pas sa satisfaction. «L'an dernier, confiait-elle, nous étions passés de 1100 à 2000 participants et la marche était haute. Alors nous avions dû ramer.»
Tandis qu'elle donnait des entrevues, Mme Lareau était fréquemment interrompue par des participants qui voulaient la remercier avant de rentrer. «Une semaine de rêve», lui a lancé un «grandtouriste» satisfait.
Partis de Beloeil, le 3 août dernier, les cyclistes se sont arrêtés à Granby, Drummondville, Trois-Rivières. Grand-Mère, Joliette, Rigaud et Montréal. En tout, 700 kilomètres. Un peu plus pour ceux qui ont choisi les parcours alterntifs... ou qui se sont trompé de chemin.
Les seules critiques entendues concernaient le manque de savoir- vivre de certains petits groupes de cyclistes. «J'ai tout aimé sauf certains sportifs qui te disent quasimentent «ôte-toi de là !» quand ils te doublent, disait Jean Desrochers, de Montréal.
Suzanne Lareau reconnaît que certains cyclosportifs causent problème. «Ce n'est pas la clientèle que l'on recherche, dit-elle, mais il y en a aussi qui sont fins.»
Il y aura un quatrième Grand Tour l'an prochain. Et s'il ne part pas de Québec, il y passera. « Pour partir de Québec, il faudrait organiser le transport, explique Mme Lareau. On étudie différentes hypothèses.»
Il semble également entendu que le Tour de l'île, organisme qui chapeaute le Grand Tour, le Tour des Cantons et la Petite Aventure, amènera des cyclistes québécois en Europe en 1997 ou 1998. L'on songe pour le moment à des groupes de 50 à 150 cyclistes et à des séjours de deux semaines.
«C'est sûr qu'on s'enligne là- dessus, dit-elle. On va continuer à développer les voyages à vélo parce qu'il y a une demande.»
Barry Hersh, 57 ans, associé d'une importante firme de comptables de Miami, a décidé de prolonger son séjour au Québec, après le Grand Tour. «Je m'en vais passer deux semaines à Magog, et de là, je vais me chercher une maison. Je songe à acheter.»
Membre d'un club de vélo de Miami, M. Hersh avait rencontré André Primeau, propriétaire d'un magasin de vélo de Brossard, lors d'une radonnée floridienne. L'année suivante, il s'amenait à Montréal pour participer au Tour de l'île, et l'an dernier, il était du départ du Grand Tour.
De retour cette année avec son copain Ted Silver, il affirme qu' «il n'y a rien de comparable dans tous les États-Unis». Qui plus est, dit- il, le Grand Tour lui a fait découvrir et aimer le Québec.
«J'aimerais venir passer mes étés ici et, possiblement, un mois l'hiver.»
Température idéale, hier, pour cette dernière étape de 74 kilomètres. Une petite ballade pour les «grandtouristes», comparée aux 130 et 140 kilomètres des deux étapes précédentes.
En avant midi, nous avons longé la rivière des Outaouais jusqu'à Hudson, où un traversier nous a déposés à Oka. Traversé l'île Jésus et accédé à Montréal via le pont Viau. À l'entrée du cégep Ahuntsic, un cortège de parents, d'amis et de badauds accueillaient les cyclistes par des bravos et des applaudissements. Belle façon de finir ses vacances.