Paul Roy, cycliste

4 août 1995

Deux mille cyclistes sur la ligne de départ

Paul Roy

Deux mille cyclistes sont attendus à Saint-Lambert demain matin pour le départ du deuxième Grand Tour.

Cette randonnée de huit jours et 700 kilomètres - un jour de repos est prévu à mi-chemin - s'arrêtera cette année à Saint-Jean-sur-Richelieu, Granby, Magog, Lennoxville, Drummondville, Saint-Hyacinthe et Longueuil. C'est à Magog, mardi, que les participants prendront leur jour de repos, agrémenté d'un méchoui.

Organisé par le Tour de l'île de Montréal, qui fait pédaler une fois l'an 45 000 mortels de tous âges et conditions physiques, le Grand Tour se veut une randonnée plus consistante, qui nécessite un minimum d'entraînement et de forme physique.

Comme l'an dernier, la majorité - 65 p. cent - des participants sont des... participants. Les autres, vous l'aurez deviné, sont des participantes. L'aîné, M. Maurice Sylvestre, de Sainte-Adèle, est âgé de 79 ans ; le cadet, Thomas-Alexandre Sainte-Marie, a 8 ans. Ce sera son deuxième Grand Tour ! Les 35-44 ans, qui sont plus de 700 (36,5 p. cent des inscrits), représentent le plus gros contingent, suivis dans l'ordre des 45-54 ans (26 p. cent) et des 25-34 ans (24 p. cent).

Participeront également au Grand Tour, sans toutefois pédaler : un bébé d'un an et un chien.

Lors de la première édition, à l'été de 1994, les organisateurs avaient accepté 1150 inscriptions. Ce fut, de l'avis général, un succès étonnant. Cette fois-ci, on a accepté 2000 inscriptions. Les places se sont envolées en trois semaines. Plus de la moitié des participants de l'an dernier sont de retour. Quelque 232 employés et bénévoles accompagneront les cyclistes.

Comme en 1994, trois forfaits étaient offerts : «sous la tente» (422 $), pour les sportifs ; «sous la couette» (642 $), pour les douillets ; et «sous la couette plus» (732 $), pour les moumounes. C'est ce forfait qu'a choisi le reporter de La Presse, qui rendra compte quotidiennement des grandeurs et misères du Tour.

Une caravane motorisée accompagnera les cyclistes. Les camions serviront au transport des 60 tonnes de bagages tandis qu'un minibus, surnommé l'an dernier «l'autobus de la honte», recueillera les ti-coeurs fatigués. Des infirmières s'occuperont des premiers soins à prodiguer aux cyclistes, et des mécanos remplaceront chambres à air crevées et rayons brisés. Des repas attendront tout ce beau monde partout où il daignera s'arrêter.

Le Grand Tour n'étant pas une course, les départs s'échelonnent sur quelques heures, le matin, et les arrivées sur plusieurs heures, l'après-midi. La longueur des parcours varie de 88 kilomètres, demain, à 123 kilomètres, jeudi, entre Lennoxville et Drummondville. Tous les types de vélos - à l'exception peut-être du BMX - seront représentés : du vélo de ville à trois vitesses au vélo de course ultra-sophistiqué, en passant par le vélo de montagne, l'hybride et le tandem.

Le «plus gros braquet» sera sûrement Yannick Cojan, 25 ans. L'ex-champion canadien, l'un des actuels leaders des Mardis cyclistes de Lachine, est rentré d'Europe récemment, où il s'est mesuré aux meilleurs amateurs.

Côté performance, les autres «personnalités», Ghislain «Bob Binette» Tashereau et Pierre «Raymond Beaudoin» Brassard, représentent un gros point d'interrogation tirant sur le bleu poudre.

Le budget de l'édition 1995 du Grand Tour : 1,2 million, dont 80 p. cent vient des inscriptions et 20 p. cent des commandites. L'an dernier, l'événement s'était soldé par un léger déficit. Cette année, l'organisation prévoit faire ses frais.