Paul Roy, cycliste

5 août 1995

Le tour de Lise

Paul Roy

Cinq, quatre, trois... Vroummm !

Quand le Grand Prix des tondeuses à gazon a débuté, tantôt, vers 10h, le dernier des 2000 inscrits au Grand Tour cycliste venait tout juste de quitter Saint-Lambert, le point de départ de cette année.

Et au moment où vous lisez ces lignes, votre tasse de café suspendue entre vos rôties - six pouces plus bas - et la troposphère - six kilomètres plus haut -, les premières grappes de cyclistes ont déjà dépassé Saint-Édouard.

Par contre, s'il est 18h et que vous rentrez du golf, oubliez ça : nous sommes déjà arrivés à Saint-Jean-sur-Richelieu, première étape de cette équipée de 700 kilomètres.

Quel temps avons-nous eu ? Heu! Du soleil, des degrés et tout. Du moins, s'il faut en croire la météo d'hier, quand ce texte a été écrit.

Au fait, résidants de la Rive-Sud, avez-vous vu passer le reporter de La Presse? Non, pas le grand blond avec la boucle d'oreille ! Le petit, brun, assez joli, et qui pédalait très, très vite... Ah ! Bon.

Pour Lise Amyot, 35 ans, la mécanique sexuelle n'a aucun secret. Elle est chargée de cours en sexologie à l'UQAM. Et la mécanique vélo en a de moins en moins (de secrets). Elle est chef d'une équipe d'encadreurs au Grand Tour.

Tantôt, avant de partir, elle a vérifié le contenu des deux sacs accrochés au porte-bagages de son Peugeot X-Country : une demi-douzaine de chambres à air, quelques câbles de freins et de vitesses, des clés à molette, un dérive-chaîne... Et, bien sûr, une trousse de premiers soins. Parce que les encadreurs - ils sont une soixantaine -s'occupent aussi de ça.

Lise était encadreure lors de la première édition du Grand Tour, l'an dernier. Elle revient cette année, non sans avoir rafraîchi ses connaissances en systèmes indexés, grip shift, rapid fire et autres, au cours de l'hiver.

Votre grand-mère fait le Grand Tour ? N'ayez crainte, son dérailleur est entre bonnes mains.

«L'an dernier, dit Lise, j'ai adoré. J'aime encourager les gens et, quand tu es encadreur, c'est plus officiel, les gens ne se demandent pas : C'est qui elle? Qu'est-ce qu'elle veut?» Des crevaisons, lors du premier Grand Tour, mais davantage de chaînes débarquées, coincées, crochies - «plusieurs ne savent pas comment changer leurs vitesses» - et énormément de pneus insuffisamment gonflés.

Côté premiers soins, Lise mentionne une vulve abîmée par une barre de bicycle. Des choses qui arrivent...

Vers 14h, hier, rue Saint-Hubert, Denis Lefebvre, 36 ans, technicien en électrophysiologie, sirotait une petite broue en attendant ses amis, Claude Fortin et Sylvie Lafrenière. Claude, 32 ans, agent de relations humaines dans un CLSC, arrivait de Dolbeau au Lac. Il avait fait un croche par Saint-Élie, en Mauricie, pour prendre Sylvie, 32 ans aussi, commis dans une caisse pop.

Les trois se sont connus au Grand Tour, l'an passé.