VÉLOPTIMUM |
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4 août 1999
FRANÇOIS BÉLIVEAU
Course époustouflante sous un arc-en-ciel tout aussi prodigieux hier, pour compléter la 22e série des Mardis cyclistes Diet Pepsi, à Lachine. Yannick Cojan a triomphé pour une sixième fois, mais Charles Dionne, gagnant de la soirée - et de quatre des cinq sprints - lui a donné chaud. Une fraction de seconde, ça y était.
Sans les services de son coéquipier des Espoirs Laval Naya, Czeslaw Lukaszewicz, à Winnipeg pour les Panam, Cojan, 31 ans, a bataillé du début à la fin pour contrer la solide équipe Degree Radio-Énergie menée par Dionne. Et encore, après la course ses nerfs ont été mis à rude épreuve quand, à la suite d'un protêt, on le reléguait du troisième au quatrième rang final.
Avec Daniel Bélisie, du club Italiano Les Ailes, Cojan et Dionne ont mené un train d'enfer et ils ont été parmi les quatre premiers dans les cinq sprints, dont celui de la fin comptant pour 100 points, le double de la saison, pour la circonstance.
"C'était du stress. J'ai choisi de ne pas prendre de risque, a admis un Cojan soulagé. Il fallait grimper aux premiers rangs à chaque sprint, et se replier pour récupérer".
On voyait presqu'à chaque tour au moins quatre coureurs de Radio-Énergie aux avant-postes, menant la cadence. Toutes les tentatives d'échappées ont avorté sous la puissance du peloton. Cojan, victime durant cinq ans de fibromyalgie, sorte d'arthrite musculaire qui s'est résorbée, a donc été sacré champion pour une sixième fois, améliorant son propre record. Même s'il a été limité à 93 points hier, il termine avec 457 points, 25 de mieux que Dionne qui en a récolté 176. Bélisle, avec 144 points, finit troisième avec un cumulatif de 399 points.
Charles Dionne, 20 ans, qui a raté deux des dix étapes, était incontestablement le plus dangereux, enfonçant le record de la saison, à 15 secondes de son record absolu de 48.44.
"C'était son truc à Yannick alors que moi, je vise les courses internationales. On a tout essayé. Au moins, c'est super, j'ai gagné l'étape" s'est exclamé le jeune loup de Saint-Rédempteur.
Une chute dans la course des jeunes pour la Coupe All Sport, où cinq coureurs ont été sérieusement amochés (deux clavicules brisées Joannie Beaudoin et Marc-Antoine Fortin), a repoussé de 20 minutes l'épreuve principale dont le signal de départ a été donné par l'ancienne grande vedette canadienne, Steve Bauer.
Frédéric Millette, du Optimum, déjà assuré de la victoire, a encore gagné. Son coéquipier Jean-Philippe Marion et trois coureurs des Espoirs Laval suivent au classement. Guyllaume Fausse, de Bromont, a mêlé les cartes en finissant deuxième.
L'orchestre-fanfare local, la tribune VIP, l'épluchette de blé d'inde, ont donné un air de fête populaire à cette étape finale.
4 août 1999
Un 6e triomphe en 12 ans aux Mardis de Lachine
Cojan s'accroche
FRANÇOIS FOISY
Il a dû attendre au tout dernier sprint de la saison, mais Yannick Cojan a finalement été en mesure de s'accrocher à son avance pour monter sur la plus haute marche du podium des Mardis cyclistes de Lachine, hier soir, un exploit qu'il réalisait pour la Sixième fois en 12 ans.
En avant par 103 points sur Charles Dionne, de l'équipe Degree-Radio Énergie, avant le début de cette 10e et dernière étape, le vétéran de 29 ans ne pouvait cette fois compter sur son co-équipier et détenteur du second rang au cumulatif, Czeslaw Lukaszewiez, qui participe aux Jeux panaméricains.
1 La lutte finale s'est donc faite dans le dernier droit, un sprint final que Dionne a finalement remporté - son quatrième de la soirée - mais où Cojan, heureusement pour lui, a réussi à se classer quatrième. Comme la valeur de chaque sprint était doublée en cette dernière soirée de vélo de l'été, Cojan est passé bien près de voir le titre lui échapper.
« La dernière étape n'est pas nécessairement la plus difficile, mais elle est toujours stressante, a expliqué Cojan après coup. Ça fait toujours aussi plaisir de gagner. »
« Ç'a bien été, tout le monde de l'équipe a travaillé super fort », a déclaré Dionne, qui venait donc de mériter la Coupe de la Ville de Lachine.
Cojan termine donc premier avec une récolte de 457 points, suivi de Dionne, à 432, et de Daniel Bélisle, à 399.
" Je ne peux tout faire seul !"
FRANÇOIS BÉLIVEAU, 28 juillet 1999
Cojan a raté l'occasion de s'assurer d'un sixième titre des Mardis cyclistes
Malgré un ciel dégagé, une superbe soirée et la victoire de l'équipe avec un chrono record de 49:19 pour la saison, à 35 secondes du record absolu, un gros nuage a assombri les Espoirs Laval Naya hier à l'avant-dernière étape des 22e Mardis cyclistes Diet Pepsi de Lachine. Mais on sait qu'il se dissipera, foi de Yannick Cojan.
Celui-ci avait la chance de s'assurer d'un sixième titre aux Mardis, mais le suspense durera une semaine de plus. L'équipe Degree Radio-Énergie l'a emberlificoté et c'est le coéquipier de Cojan, Czeslaw Lukaszewicz, qui a ramassé le gros lot, 57 points. Yannick s'est limité à 18, totalisant 359, contre 312 pour Luka.
Cojan, nom qui sonne bien à Lachine, a débuté en gagnant le premier sprint, et en se classant deuxième dans le suivant remporté par Alexandre Cloutier, en échappée solitaire.
Mais c'est là que ça s'est gâté. L'équipe de Josée Robitaille Degree Radio-Énergie avait lancé Cloutier seul devant les autres pendant quelques tours. Mais à la fin du deuxième sprint, Josée ordonna une autre échappée de ses autres coureurs. Elle voulait un seul coureur, mais quatre Radio-Énergie sont partis, encadrés par cinq autres concurrents, dont trois des Espoirs Laval incluant Lukaszewicz et le jeune Jonathan Tremblay, explosif.
"C'est à ce moment-là que j'ai perdu la course. Radio-Énergie a merveilleusement bien travaillé contre moi", a ironisé Cojan, qui avait pris cinq minutes après la course pour se calmer. Mes équipiers ont choisi de se mêler à l'échappée au lieu de m'aider à récupérer après les premiers sprints. Je ne peux tout faire seul. Fallait me laisser le temps de respirer."
Il en avait gros sur le cœur l'athlète de 31 ans, mais on sait tous que sa gentillesse naturelle reprendra vite le dessus.
"Le problème, a-t-il ajouté, c'est que toute la pression sera sur moi la semaine prochaine pour la dernière course où les points comptent en double (pour une possibilité de 180). Et si je perds, ça va être de ma faute. C'est ça, des erreurs de courses!"
Résumons: Cojan voulait, et c'était le souhait de son équipe dirigée par Antoine Bedwani, amasser le maximum en l'absence de deux de ses principaux rivaux, Charles Dionne et Samuel Thibodeau, engagés dans une importante course à étapes aux États-Unis.
Il n'avait pas à se méfier de son coéquipier Lukaszewicz qui, à titre de champion canadien sur route, sera absent la semaine prochaine, défendant les couleurs du Canada aux Panaméricains.
Avant l'épreuve d'hier Cojan avait dit qu'il lui faudrait une soirée parfaite, et Luka promettait de batailler pour Cojan.
Le sort a cependant contraint Luka d'y mettre toute la gomme en fin de course, après la victoire de son coéquipier Jonathan Tremblay dans les sprints 3 et 4, pour au moins priver les quatre mercenaires de Radio-Énergie de la victoire. Ceux-ci d'ailleurs avaient fait leur boulot, élargir l'écart entre l'échappée à neuf et le peloton où Cojan était enfoui.
Bilan: Cojan n'a que 103 points d'avance sur Dionne, son plus rude adversaire qui, mardi prochain, sera là comme un seul homme.
FRANÇOIS BÉLIVEAU, , 28 juillet 99
« Je suis heureux de ma victoire, mais pas pour Cojan », a lancé le vainqueur d'hier aux Mardis de Lachine, le Polonais d'origine de 35 ans Czeslaw Lukaszewicz. « De plus, je n'ai pas travaillé à mon goût pour mériter cette victoire. Je ne sais pas ce qui est arrivé à Yannick. Je n'ai reçu aucune instruction du coach... »
S'il n'a pas travaillé, Luka, c'est qu'il laissait suer les quatre coureurs de Degree Radio-Énergie qui avaient lancé l'échappée après 10 des 25 tours. Son jeu et celui de ses comparses Jonathan Tremblay (20 ans) et Nikolai Geliaka, qui faisaient partie du groupe, c'était de se laisser porter et d'attendre le peloton (et Cojan). Ça ne s'est pas produit. Jonathan a empoché les deux sprints, et Luka la victoire finale.
Cette course tactique a été menée de main de maître par Josée Robitaille, patronne de Degree Radio-Énergie. Et elle l'a fait à l'aide d'une petite radio que captaient deux de ses coureurs.
« Tout le monde en a aux États-Unis, a-t-elle dit, mais ici on est les seuls à en profiter. C'est 500 $ pour trois radios. »
Son rival des Espoirs Laval, Antoine Bedwani, à mi-course, disait qu'il n'avait pas besoin de cette nouvelle technologie. Mais il ajoutait : « On n'a pas d'argent pour s'en payer. On a des champions, mais on ne cesse de chercher des commanditaires... »
Daniel Belisle, de D'Italiano Les Ailes, est maintenant à un point de Dionne (255). Il a tout essayé, seul mais vainement.
Chez les jeunes pour la coupe All Sport, Frédéric Millette, 15 ans, du Optimum, a devancé Maxime Vives des Espoirs Laval. Millette est tellement dominant qu'il est déjà champion avec 439 points. Chez les maîtres, Didier Cojan et Martin Rooseboom sont ex-aequo en tête.
FRANÇOIS BÉLIVEAU, , 27 juillet 99
Deux des trois coureurs capables de priver le vétéran Yannick Cojan d'un sixième triomphe aux Mardis cyclistes Diet Pepsi, Charles Dionne et Samuel Thibodeau, du club Degree Radio- Énergie, seront absents ce soir dans l'avant-dernière étape de la 22e édition, à Lachine. Seul Daniel Bélisle, du D'Italiano Les Ailes, et le coéquipier de Cojan, Czeslaw Lukaszewicz, des Espoirs Laval Naya, seront là pour animer l'événement. Est-ce à dire qu'on offre à Yannick la victoire sur un plateau d'argent, lui qui possède une priorité de 85 points sur Dionne ?
« Pas vraiment, répond l'entraîneur Josée Robitaille, du Degree Radio-Énergie. Sept ou huit de nos coureurs seront là pour éviter le pire et tenter d'amasser le plus de points, ne serait-ce que pour en priver Cojan et Luka. Et puis, la semaine prochaine, à la dernière étape, les points compteront en double. Il y a espoir ! »
Alors que Fabien Bergeron, Alexandre Couture, Jean-Charles Pinsonneault et Pascal Choquette feront de leur mieux à Lachine, Dionne et Thibodeau participeront à l'une des principales courses par étapes américaines, à Altoona, Pennsylvanie, dotée de 45 000 $. Vainqueur l'an dernier, Dionne, 19 ans, se devait d'y défendre son titre. C'était prévu depuis longtemps.
Cojan devra donc en profiter pour s'imposer car Lukaszewicz, qui représentera le Canada aux Jeux Panam dans une semaine, ratera à son tour la dernière étape des Mardis. « Nous ne pouvons rien faire de mieux pour les Mardis, ajoute Josée Robitaille. Alors que Cojan, à 31 ans, peut prendre part aux Mardis d'un bout à l'autre, Charles Dionne doit penser à sa carrière. Un autre succès à Altoona lui ouvrirait des portes. Et les bourses ne sont pas à dédaigner. À quatre, ils ont rapporté environ 9000 $ US l'an passé. »
Charles Dionne, de Québec, progresse plus rapidement que la normale et sa saison est tracée d'avance. Courses au Japon, Championnats du monde, un programme alléchant l'attend.
« Cojan devra être aux aguets, menace Fabien Bergeron. Nous ne le laisserons, pas se balader tout seul. On fera de notre mieux pour défendre les intérêts de Charles. »
Vélo Mag, avril 1998
Jacques Landry et Sylvain Beauchamp, au centre
photo : Pierre Hamel
À l'ombre de la camionnette de l'équipe Radio-Énergie, après une amère défaite aux Mardis de Lachine, Josée Robitaille, la boss de cette formation, parlait avec enthousiasme et conviction de la possibilité de passer chez les pros dès l'an prochain. C'était en août dernier.
Les choses n'ont pas tourné comme prévu. Everfresh, le principal bailleur de fonds de l'équipe l'an dernier, n'a pas renouvelé sa commandite. Une très grosse perte, plus de 100 000 $ selon nos sources. « La décision finale est venue très tard, constate Josée Robitaille. Depuis, nous avons signé une entente avec un partenaire (Boost), mais, malgré tous les efforts du service des ventes de Radiomutuel (Radio-Énergie), nous n'avons toujours pas trouvé de commanditaire principal. »
En passant chez les pros, on espérait participer aux grandes courses américaines comme la Core States. Et récolter de meilleures bourses. « Mais pour atteindre ce niveau, il faut du cash, explique Robitaille. Juste pour obtenir la licence professionnelle, on doit déposer plus de 30 000 $. Sans compter les dépenses et les frais de déplacement pour parcourir les Etats-Unis avec une équipe d'au moins six coureurs. » À titre d'exemple, elle compare le Grand prix cycliste de Beauce (la course par étapes la plus cotée en Amérique du Nord) avec le Tour de 'Toona, une autre belle course par étapes américaine. « En Beauce, pour une équipe de 7 coureurs, ça nous coûte à peu près 3 500 $ (hébergement et frais de déplacement inclus) pour participer à l'événement. Au Tour de 'Toona, pour six gars, c'est le double! »
Josée Robitaille espère toujours secrètement qu'un commanditaire d'envergure va se pointer avant le début de la saison, mais les chances sont minces. Pour bien travailler et faire un peu de recrutement (elle a lorgné du côté de la Nouvelle-Zélande et d'un certain Graeme Miller!), Robitaille a besoin d'un budget qui frise les 300 000 $.
Au moment d'aller sous presse, les chefs de file de son équipe étaient Jacques Landry, qui a finalement décidé d'abandonner le vélo de montagne, Sylvain Beauchamp, qui a repris goût à la compétition en janvier seulement, et Pierre Chevrier. Fabien Bergeron, Daniel Belleville, Jean-Sébastien Béland et Luc Provencher participeront aux courses du circuit provincial. Deux points d'interrogation : le sprinter Sébastien Morissette et l'énigmatique Guillaume Belzile. Et une nouvelle signature. Celle de Charles Dionne, un bon p'tit sprinter qui avait démontré de belles qualités l'an dernier au Tour de l'Abitibi.
une page mise en ligne le 12 août 1999 par