VÉLOPTIMUM
L'équipe Radio-Énergie

Vélo Mag, avril 1998

Le rêve d'une équipe pro


Jacques Landry et Sylvain Beauchamp, au centre
photo : Pierre Hamel

Pierre Hamel

À l'ombre de la camionnette de l'équipe Radio-Énergie, après une amère défaite aux Mardis de Lachine, Josée Robitaille, la boss de cette formation, parlait avec enthousiasme et conviction de la possibilité de passer chez les pros dès l'an prochain. C'était en août dernier.

Les choses n'ont pas tourné comme prévu. Everfresh, le principal bailleur de fonds de l'équipe l'an dernier, n'a pas renouvelé sa commandite. Une très grosse perte, plus de 100 000 $ selon nos sources. « La décision finale est venue très tard, constate Josée Robitaille. Depuis, nous avons signé une entente avec un partenaire (Boost), mais, malgré tous les efforts du service des ventes de Radiomutuel (Radio-Énergie), nous n'avons toujours pas trouvé de commanditaire principal. »

En passant chez les pros, on espérait participer aux grandes courses américaines comme la Core States. Et récolter de meilleures bourses. « Mais pour atteindre ce niveau, il faut du cash, explique Robitaille. Juste pour obtenir la licence professionnelle, on doit déposer plus de 30 000 $. Sans compter les dépenses et les frais de déplacement pour parcourir les Etats-Unis avec une équipe d'au moins six coureurs. » À titre d'exemple, elle compare le Grand prix cycliste de Beauce (la course par étapes la plus cotée en Amérique du Nord) avec le Tour de 'Toona, une autre belle course par étapes américaine. « En Beauce, pour une équipe de 7 coureurs, ça nous coûte à peu près 3 500 $ (hébergement et frais de déplacement inclus) pour participer à l'événement. Au Tour de 'Toona, pour six gars, c'est le double! »

Josée Robitaille espère toujours secrètement qu'un commanditaire d'envergure va se pointer avant le début de la saison, mais les chances sont minces. Pour bien travailler et faire un peu de recrutement (elle a lorgné du côté de la Nouvelle-Zélande et d'un certain Graeme Miller!), Robitaille a besoin d'un budget qui frise les 300 000 $.

Au moment d'aller sous presse, les chefs de file de son équipe étaient Jacques Landry, qui a finalement décidé d'abandonner le vélo de montagne, Sylvain Beauchamp, qui a repris goût à la compétition en janvier seulement, et Pierre Chevrier. Fabien Bergeron, Daniel Belleville, Jean-Sébastien Béland et Luc Provencher participeront aux courses du circuit provincial. Deux points d'interrogation : le sprinter Sébastien Morissette et l'énigmatique Guillaume Belzile. Et une nouvelle signature. Celle de Charles Dionne, un bon p'tit sprinter qui avait démontré de belles qualités l'an dernier au Tour de l'Abitibi.


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