Par son engouement pour le vélo...
Le Québec constitue aussi une société distincte au chapitre de l'engouement pour l'utilisation du vélo.
« Notre réseau de pistes cyclables fait l'envie de toutes les provinces canadiennes et de tous les États américains », explique Bernard-Luc Gauthier, président d'Action Vélo Plus (récemment rebaptisé InterCycle), un regroupement d'une trentaine de marchands.
« C'est un stimulant incroyable à la pratique du vélo en toute sécurité. En été, l'emprise de l'ancienne voie ferrée du Petit Train du Nord se transforme en véritable autoroute pour cyclistes. »
Si on ajoute les diverses manifestations cyclo-sportives telles que Le Tour de l'Île, le Grand Tour et autres aux attraits créés par les 2400 kilomètres existants de «Route verte », on comprend mieux pourquoi « c'est cool de faire du vélo au Québec », comme le souligne Gauthier.
Les initiatives de divers intervenants et promoteurs ont créé une culture qui a aidé à multiplier les effets positifs de certains développements technologiques.
« On a eu les vélos Mustang, puis les dix vitesses et ensuite le vélo de montagne qui a permis aux gens, c'est le cas de le dire, de sortir des sentiers battus », explique Luc Ouimet, acheteur chez le Groupe Forzani.
La confort avant tout
La vogue des vélos de montagne, stimulée par de nombreuses améliorations telle que la double suspension, a chamboulé tout le marché jusqu'à atteindre une part avoisinant les 80 % de toutes les ventes.
« Là aussi, on se distingue du reste de l'Amérique du Nord, note Ouimet. Les vélos de montagne ne comptent plus que pour 30 % des ventes alors que les hybrides, plus confortables, font fureur dans les régions métropolitaines du Québec alors qu'on n'en vend pratiquement pas dans le reste du Canada. »
Tous les observateurs s'entendent pour dire que les tendances iront vers une recherche du confort sans sacrifier la performance, car la pratique du vélo est devenue partie intégrante du conditionnement physique et du maintien d'une bonne santé par une partie importante de la population québécoise.
« On ne vendra pas plus d'unités au cours de la prochaine décennie, mais le prix moyen de vente va augmenter, estime Raymond Dutil, propriétaire de Procycle. Le baby boomer voudra un produit de meilleure qualité et plus confortable. Et comme il en a les moyens, il sera prêt à payer le prix. »
Pour sa part, Bernard-Luc Gauthier est d'autant plus d'accord que, selon lui, « la clientèle cyclo-sportive est en hausse constante », note-t-il.
« Chez nous, on croit beaucoup au vélo électrique, aussi bien pour les jeunes usagers un peu paresseux que, pour les plus âgés qui y trouveront une forme de sécurité. »
Quant à Luc Ouimet, il affirme que « le marché, en ce moment, s'en va plus vers la route et un retour vers le vrai vélo de course avec poignées courbées vers le bas.
« Les gens cherchent toujours à repousser leurs limites et réalisent assez rapidement que la position droite des hybrides n'est pas aérodynamique du tout. »
Dans le peloton de tête
Aussi experts du monde du vélo soient-ils, tous rêvent de posséder une boule de cristal qui leur permettrait de deviner quelles seront les tendances du marché québécois.
Néanmoins, tous dorment bien, car le Québec continue de se pointer « dans le peloton de tête des nations où la pratique du vélo est la plus populaire », comme le notait une vaste étude réalisée par Vélo Québec sur l'état de la situation vélocipédique en l'an 2000.
page mise en ligne le 10 novembre 2002 par SVP