3 juin 2001

Geneviève Jeanson entourée de la Suédoise Susanne Ljungskog (à gauiche) et de Lyne Bessette
photo : Jacques Bourdon

Phénoménale! Il n'y a pas d'autre façon de qualifier la performance que Geneviève Jeanson a offerte au public montréalais lors de l'épuisante épreuve de la Coupe du monde de cyclisme féminin qui était disputée sur le mont Royal, hier après-midi.

Léandre Drolet

Jeanson, de l'équipe Rona, a littéralement écrasé l'élite et démontré qu'elle était une des cinq meilleures grimpeuses du monde.

Elle l'a emporté par l'incroyable écart de sept minutes et 26 secondes, après deux heures, 44 minutes et 45 secondes d'effort.

La cycliste de Lachine s'est échappée dès le troisième des 12 tours de la course de 100 kilomètres après que la pluie eut cessé et a devancé au fil la Suédoise Susanne Ljungskog et l'autre favorite de la foule, Lyne Bessette.

«C'est la victoire la plus spéciale de ma carrière en raison de la présence de ma famille et de mes amis, a lancé la sympathique cycliste qui aura 20 ans en août. Je me prépare pour cette course depuis le début de la saison et j'étais prête. J'avais encore sur le coeur ma performance de l'an dernier.»

Jeanson a pris un pari en allant rejoindre sa coéquipière Manon Jutras qui s'était emparée d'une priorité de 30 secondes au deuxième passage.

Au belvédère de la montée Camillien-Houde, l'éventuelle gagnante a effectué toute une accélération, laissant derrière elle Bessette, Ljungskog, Mirjam Melchers et la légendaire Jeannie Longo.

En moins de 300 mètres, elle avait creusé un écart de 20 secondes, se mettant ensuite à la poursuite de Jutras.

Échappée en solitaire
«J'ai été surprise de me retrouver toute seule, a admis Jeanson, mais lorsque j'ai rejoint Manon, elle m'a tirée pendant un tour et sa contribution m'a énormément facilité la tâche pour le reste de la course.»

La course était jouée. À son premier passage en solitaire, elle distançait déjà le peloton d'une minute et 12 secondes. Cet écart a augmenté à 3 min 2 s au cinquième passage et n'a cessé d'augmenter jusqu'à l'arrivée.

Jeanson a fait preuve de constance en effectuant chacun des neuf derniers tours entre 13 minutes 12 secondes et 13 minutes 55 secondes.

Plusieurs ont pu penser que le scénario de l'an dernier se répéterait, alors qu'elle avait animé le peloton pendant les trois quarts de l'épreuve avant de manquer d'énergie en fin de course, mais cette fois-ci, elle a tenu le coup de brillante façon.

Elle a cependant admis avoir eu un peu peur de se retrouver toute seule aussitôt dans la course. «Mais André (son entraîneur) me forçait à aller plus vite à chaque tour, a-t-elle lancé. C'était facile de garder la cadence en raison de l'appui inconditionnel du public».

Jeanson a indiqué qu'elle n'avait été assurée de sa victoire qu'à 200 mètres de l'arrivée !

Pour démontrer la puissance de Jeanson, soulignons qu'elle a réussi à prendre un tour sur 34 des 78 cyclistes qui avaient pris le départ.

une page mise en ligne le 3 juin 2001 par SVP