Coupe du Monde Cyclisme féminin de Montréal |
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3 juin 2001
Le directeur technique de l'équipe Rona, André Aubut, voulait de l'action dès le début de la course et le moins que l'on puisse dire, c'est que ses équipières ne l'ont pas déçu.
Léandre Drolet
«Elles savaient exactement ce que je voulais dire», a indiqué un Aubut ravi de la superbe performance de Geneviève Jeanson.
Les coéquipières de Jeanson ont cependant surpris leur directeur technique, car c'est Raphaële Lemieux qui devait faire le lièvre dès le premier tour et non Manon Jutras.
Après la tentative infructueuse de Lemieux, Jutras, qui a terminé en 19e position à 13 minutes et 19 secondes de Jeanson, a pris les choses en main et elle a rapidement creusé un écart de 10 secondes.
«Notre stratégie était établie dès le départ; on voulait imposer un rythme soutenu», a indiqué celle qui a pris une avance de 14 secondes au premier passage et qui l'a augmentée à 30 secondes à la fin du deuxième tour.
Jutras n'a pas été surprise de la performance de Jeanson, qui en était à sa deuxième victoire consécutive après avoir remporté la classique de Saranac Lake, dans l'État de New York, lundi.
«Elle se défonce depuis le début de la saison», a dit l'ex-triathlète qui en est à sa première saison en cyclisme.
Emportée par la foule
Jeanson et ses coéquipières en sont toutes à leur première expérience en tant que membres d'une formation cycliste, mais ça ne semble pas leur nuire.
«On a chacune notre rôle dans l'équipe et on tente de l'accomplir le mieux possible», a admis Jutras, qui s'est sacrifiée au profit de Jeanson.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, Jutras n'avait jamais réussi à franchir, à l'entraînement, plus de neuf fois l'épuisante montée Camillien-Houde.
«J'ai été emportée par la foule, a-t-elle dit. Les gens criaient Rona et mon nom et ne cessaient de m'encourager. J'ai eu bien du plaisir. J'ai la satisfaction du travail accompli. Ça te fait oublier la fatigue.»
Aubut s'est dit très impressionné de l'écart que son leader a créé au fil des tours.
«Je n'ai pas eu peur un seul instant, car c'est ce qu'elle fait depuis le début de la saison, mais face à l'élite mondiale, je suis surpris de l'écart», a-t-il admis.
Selon Aubut, si un peloton de quatre ou cinq cyclistes avait travaillé ensemble, ça aurait pu être dangereux.
«Mais à 20 qui ne cessaient de se regarder sans prendre l'initiative, il n'y avait pas de danger», a dit le directeur technique.
Selon ce dernier, Jeanson lui a admis que, sans l'aide de Jutras au troisième tour, elle n'aurait pas été capable de soutenir réchappée en solitaire.
La petite Jeanson est non seulement bonne, elle est aussi très reconnaissante.
une page mise en ligne le 3 juin 2001 par SVP