23 août 2001

Farnham - Si André Aubut concédait déjà la victoire à Pia Sundstedt après la première étape, sa leader Geneviève Jeanson ne tenait pas le même discours.

«Pia détient une avance de près de deux minutes, c'est fini. Elle a une très bonne équipe et le parcours n'est pas super exigeant», a tranché Aubut.

Jeanson, elle, n'était pas prête à lancer la serviette.

«Ce n'est pas fini, ce n'est jamais fini, a-t-elle lancé pas trop convaincante. Rappelez-vous que Armstrong se retrouvait avec 35 minutes de retard au Tour de France.»

Selon la cycliste de Lachine, la journée de demain sera déterminante.

«Ce sera l'étape la plus difficile du Grand prix avec les deux escalations de Jay Peak», a-t-elle déclaré.

Tout comme Aubut, Jeanson a fait preuve de beaucoup d'honnêteté en admettant qu'elle avait commis une erreur en laissant filer Sundstedt dans l'échappée.

«Je l'assume, c'est mon erreur. Je devais surveiller Pia, mais je l'ai laissée filer», a-t-elle admis.

Sundstedt n'a demandait pas tant.

«Pia, elle, elle rit, maintenant», a échappé la Québécoise.

Jeanson a peut-être commis une erreur, mais elle a travaillé comme une forcenée pour combler l'écart. À titre de leader de sa formation, le sale travail ne lui revient pas, mais en bonne coéquipière, elle a tiré le peloton pendant presque toute l'épreuve.

« J'ai fait plus de travail que certaines de mes coéquipières, mais c'était mon erreur, a-t-elle répété. Il n'y a personne dans l'équipe qui est fière.»

Pas une course de village
Si Jeanson comprenait très bien le travail de Lyne Bessette, qui a passé la journée dans sa roue, il en était autrement d'Aubut.

«Une coureuse (Bessette) n'a cessé de surveiller une autre coureuse (Jeanson). Ce n'est pas une course de village !, a déclaré le controversé directeur sportif. Si on ne gagne pas, Saturn ne gagnera pas non plus. Erlank (Anke) n'est tout simplement pas de calibre avec Pia.»

Pour sa part, Bessette se disait satisfaite de sa 10e position.

«Peu importe qui est en avant, pourvu qu'une cycliste de Saturn se retrouve dans l'échappée, a déclaré Bessette. RONA n'a pas été capable de travailler pour Melissa (Holt). C'était une bonne échappée pour nous, car au début nous avions deux filles dedans. Maintenant, on va courir pour Anke.»

Selon Bessette, sa formation a atteint ses objectifs.

Peu de temps auparavant, la cycliste de Knowlton avait fait une montée de lait contre les médias.

«Ce n'est pas la guerre entre Geneviève et moi. Il y a d'autres filles qui sont capables de gagner. Ce n'est pas une course à deux. On (Jeanson et elle) est tannées toutes les deux d'entendre et de lire tout cela.» Alors pourquoi avoir passé la journée dans la roue de Jeanson ?

Il y avait plus de 80 cyclistes à surveiller!

C'est le monde à l'envers. On retrouve deux Québécoises parmi les meilleures du monde.

On les suit, on les louange et on se fait critiquer!

une page mise en ligne le 23 août 2001 par SVP