Albert LeBlanc cycliste globetrotter |
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Août 2004
Il roule pour les Jeux !
Martine Desjardins
Il a été arrêté pour vagabondage en Iran, heurté par un camion en Thailande, terrassé par la malaria au Congo. Au Danemark, on a incendié la grange où il dormait. Rien n'a empêché Albert Leblanc de repartir à la découverte du monde, dont il a fait le tour à bicyclette quatre fois. « Je suis un bohème à l'aventure, dit ce Gaspésien, qui vient, à 80 ans, de reprendre la route !
Le prétexte ? Les Jeux olympiques d'Athènes, qui seront ses 11e Jeux !
Son «cyclopériple» a débuté en 1963, lorsqu'il a quitté la Californie, où il était barman, pour aller rendre visite à sa soeur, en Provence. Puis, vivant d'aumônes et d'hospitalité, il a pédalé à travers l'Afrique et l'Inde, où il a croisé mère Teresa.
À Tokyo, il entend parler des olympiades et assiste aux cérémonies d'ouverture. « J'ai découvert le plus beau festival pour la jeunesse du monde. » Depuis, il n'a manqué aucun des Jeux d'été. Ceux de Séoul, les plus paisibles, restent ses préférés. Son seul regret : ne pas avoir porté le flambeau olympique à Montréal, en 1976.
Le 1er juin, il a quitté à bicyclette sa ville natale de Maria, en Gaspésie, pour Montréal, recueillant en chemin des fonds pour l'Hôpital Sainte-Justine. Il s'est ensuite envolé vers Paris, d'où il pédalera en direction d'Athènes. Son âge l'oblige à faire une partie du trajet en train, mais il assure que ces Jeux ne seront pas ses derniers. « Je vise Pékin, en 2008 ! »
9 juillet 2004
Albert Leblanc : l'octogénaire globe-trotter
Il est âgé de 80 ans. Il a fait le tour du monde en vélo quatre fois et s'apprête à voir les Jeux olympiques d'été en personne pour une onzième fois de suite. Décidément, rien ne ralentit Albert Leblanc au fil des ans....
Jean-François Pilote
Originaire de Gaspésie, il vient de terminer un voyage Maria-Montréal long de 850 kilomètres.
Cette semaine, il se rend à Paris pour sillonner les routes des plus beaux voyages qu'il a effectués à vélo depuis une quarantaine d'années.
M. Leblanc reviendra ensuite dans la capitale française et prendra le train en direction d'Athènes, lui qui a vu tous les Jeux d'été depuis ceux de Tokyo, en 1964.
Cette passion pour le vélo et l'olympisme remonte à 1963, lorsqu'il se trouvait en France.
« Après un passage dans l'armée canadienne, je me suis habitué à voyager. Tout a commencé quand je suis allé visiter ma soeur dans son village. A partir de là, j'ai décidé de poursuivre ma route vers l'Europe de l'Est.
« Je me suis éventuellement rendu à Jérusalem et à Bethléem, avant d'arriver au Japon», a dit M. Leblanc.
Un documentaire en 2005
De son périple européen jusqu'à sa présence aux Jeux, une équipe de télévision va filmer les moindres faits et gestes du globe-trotter. D'ailleurs, un documentaire sur la vie de M. Leblanc sera diffusé à Radio-Canada ou à RDI, l'an prochain.
Ce projet n'était pas ce que le réalisateur Sylvain Rivière, qui vient du même coin de pays que l'octogénaire, avait originalement prévu.
« Je pensais que ce serait un livre plutôt qu'un documentaire. C'est quand j'ai enfin fait la rencontre d'Albert Leblanc, il y a trois ans, que l'idée est venue», a expliqué M. Rivière.
Depuis 40 ans, M. Leblanc n'a jamais eu à dépenser un sou pour assister aux cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux d'été.
Même s'il reste encore des billets à écouler en Grèce, il refuse de crier victoire trop vite.
« C'est plus difficile de trouver des billets pour les cérémonies, mais ce n'est pas cette année que la séquence devrait s'arrêter.
« À part les cérémonies, je tiens à voir Alexandre Despatie remporter la médaille d'or en plongeon et Nicolas Macrozonaris dans la course du 100 mètres », a-t-il précisé.
Le rendez-vous d'Athènes n'a même pas commencé que M. Leblanc pense déjà à un autre projet ambitieux. Plus de 40 ans après son baptême de feu olympique à Tokyo, il prévoit retourner en Asie, cette fois-ci pour les Jeux de Pékin, en 2008.
« Si je reste en santé, pourquoi pas ? Sauf qu'à 84 ans, il n'y aura pas de chances à prendre en vélo.
« Je vais prendre l'avion, avoir mon uniforme du dimanche et trimballer ma petite sacoche ! »
12 août 1999
Presse canadienne, Thunder Bay, Ontario,
À 75 ans, Albert LeBlanc a pédalé partout sur le globe et pourtant, il a encore des rêves de cycliste.
Ce bûcheron et barman à la retraite de Gaspé est en voie d'en réaliser un autre. Le ler juin dernier, il a pris la route des Jeux olympiques de Sydney, en Australie, qui débutent le 15 septembre 2000.
Avec son 15-vitesses qu'il enfourche depuis 35 ans, LeBlanc a roulé dans tous les pays de la Terre sauf trois. Il a été mis en prison à Téhéran, s'est perdu dans la jungle du Brésil, a eu la malaria en Afrique et dormi dans « les pires endroits » en Inde.
Sur son guidon, un globe terrestre lui sert de tirelire pour recevoir les dons qui l'aident à voyager tandis que des slogans de bonne entente garnissent sa bicyclette.
À raison de 110 km par jour, Albert LeBlanc a atteint mardi Thunder Bay, sur la rive ouest du lac Supérieur, lors de son quatrième périple d'un bout à l'autre du Canada.
Comptant beaucoup sur la bonne volonté des gens, l'athlétique septuagénaire a pu ainsi faire réparer gracieusement sa chaîne, qui s'était cassée à l'entrée de Thunder Bay.
Quand la pluie s'est mise à tomber, près du monument à la mémoire de Terry Fox, un habitant du quartier lui a offert le gîte pour la nuit. Toutes sortes de gestes pour lesquels il exprime sa gratitude.
Le cycliste au long cours a pour prochain objectif Vancouver, où il compte sur un billet d'avion (ou de bateau) avantageux pour le mener aux îles Hawaï, puis en Nouvelle-Zélande et en Australie.
Ces exploits du mollet sont reproduits aux quatre ans par M. LeBlanc, qui n'a manqué aucune cérémonie d'ouverture ni de clôture des Jeux olympiques, depuis ceux de Tokyo en 1964.
Encore une fois, il espère que le bureau du premier ministre Jean Chrétien lui dénichera son ticket d'entrée à la cérémonie d'ouverture. Quand il peut aller aux compétitions, il apprécie particulièrement la natation, la boxe et le marathon.
« Le plus beau, pour moi, c'est quand le coureur entre dans le stade après avoir couru 42 km », souligne-t-il.
C'est aussi sa dernière grande randonnée en bicyclette, confie le Gaspésien. Aux Jeux olympiques d'Athènes, en 2004, il compte bien emmener sa femme, en prenant l'avion cette fois.
19 mai 1996
Maria/Atlanta à vélo
Gilles Gagné
Maria
Demain à l'aube, le Gaspésien Albert LeBlanc, de Maria, enfourchera sa bicyclette pour une excursion d'une dizaine de milliers de kilomètres. Le globe-trotter de 72 ans compte assister à ses neuvièmes Jeux Olympiques et il se donne 60 jours pour arriver à Atlanta.
Depuis Tokyo en 1964, Albert LeBlanc n'a pas raté une seule de ces manifestations sportives, et il s'y est toujours rendu sur deux roues, mises à part les traversées d'océans.
«J'ai une maison, un lit, une femme, Rita. J'ai les journaux à tous les jours, je suis bien. Mes voyages, c'est du travail, des sacrifices, mais j'aime l'aventure, j'ai le goût de bouger. Il y a des gens qui ne peuvent s'empêcher de rentrer dans le bois au printemps pour les sucres ; pour d'autres, c'est la pêche, ou les petites fraises. Albert LeBlanc a la piqûre des Olympiques».
D'autres passionnés comme lui se rendent aux Jeux «en patins à roulettes, à cheval. À tous les Jeux, je revois des connaissances. Je t'ai vu à Tokyo, à Mexico, à Séoul!»
Albert LeBlanc a justement failli ne jamais arriver à Séoul. Il était parti un an et demi avant les Jeux, dans l'espoir de passer l'hiver 1987-1988 en Australie, avant de remonter en Corée.
«En Thaïlande, j'ai été frappé par un camion et abandonné dans un ravin, avec huit côtes cassées et presque une fracture du crâne. C'était le 1er novembre 1987, le jour du décès de René Lévesque. Il a fallu que je revienne au Canada. Je n'avais plus le temps de faire tout le voyage en bicyclette. La compagnie Sears m'a donné un vélo de 500 $, un employé des chemins de fer a payé mon billet de train entre Montréal et Vancouver, j'ai reçu un billet d'avion gratuit entre Vancouver et le Japon, d'où je me suis rendu à Séoul.»
Ce qui le passionne le plus aux Jeux, ce sont les cérémonies d'ouverture et de fermeture. «J'y ai toujours assisté. Pour Séoul, mon ami Gérard-D. Levesque, alors ministre des Finances du Québec, avait écrit une lettre pour tenter de me procurer des billets. Ca n'a pas marché. En arrivant, je suis allé aux bureaux du Comité olympique, je leur ai montré mon scrapbook . J'ai réussi à obtenir gratuitement un billet valant 150 $.» C'est peut-être à cause des embûches, mais il considère son voyage en Corée comme l'un de ses plus beaux voyages.
Albert LeBlanc possède des dizaines de scrapbooks dans lesquels il garde ses souvenirs de voyages. Celui qu'il trimbale dans chacune de ses équipées contient des lettres des maires de toutes les villes où des Jeux ont été organisées, pas seulement ceux auxquels il a assisté. Ca explique aussi pourquoi il voulait aller en Australie avant Séoul, pour rencontrer le maire de Melbourne, où ont eu lieu les Jeux de 1956.
Carte de visite
Avec ce genre de carte de visite, on s'étonne moins de voir les gens lui ouvrir les portes. Sa capacité de communiquer dans quelques langues, il a appris l'anglais en travaillant comme tenancier de bar, «le plus beau métier du monde» à Los Angeles et à Chicago il ya 40 ans, l'aide considérablement.
«Je peux me débrouiller en espagnol et en allemand», précise ce diable d'homme, droit comme un chêne, qui a été soldat, bûcheron, cheminot et qui transporte dans ses bagages le drapeau des armoiries de sa ville, Maria.
Il a vu près de 120 pays, «certains vite faits et c'était mieux comme ça», a utilisé 10 vélos au fil des voyages, et respecte une règle dans tous ses déplacements. «Je ne paie jamais pour coucher. Je vais frapper aux portes. J'ai été parfois mal reçu ; il n'y rien de plus plaisant que de se faire inviter ; c'est mieux que d'avoir un million $ dans sa poche.»
La plus belle ville? «Pour visiter, Paris. J'ai aimé, pour un repos spirituel, Lourdes .» Les plus belles femmes? «Partout.» Le meilleur pays? «Les Indes, même si les gens sont pauvres, personne n'a jamais essayé de me vole.» Où s'est-il fait voler? «Au Japon(un pays riche), 200 $ à la pointe du fusil.» Le plus bel exploit sportif qu'il a vu? «La victoire d'Abebe Bikila au marathon de Tokyo.»
L'événement le plus troublant? «L'attaque de Septembre noir à Munich.»Une rencontre particulière? «Avec la Québécoise Marie-Andrée Leclerc, dans une prison indienne. Elle m'a écrit une lettre.» Sa devise? «Le monde est le musée de Dieu.»
Albert LeBlanc parcourra de 80 à 100 kilomètres par jour entre Maria et Atlanta. Les fonds recueillis dans son globe terrestre seront versés pour aider les diabétiques. Il souhaite rencontrer le premier ministre Lucien Bouchard lors de son passage à Québec, de même que les ministres Bernard Landry et Sylvain Simard.
«J'aimerais qu'ils signent mon livre. Après tout, je suis un ambassadeur du Québec!»
Ne manquez pas Albert LeBlanc, un homme libre dans Vélo Mag du printemps 99
une page mise à jour le 25 juillet 2004 par SVP