le 4 juin |
Il fait noir, la plupart des journalistes ont plié bagages, mais en retournant à mon auto, je remarque que Mathieu Laberge de Sportcom fait une dernière entrevue avec Manon Jutras, dans le stationnement des véhicules d'équipes.
Comme j'ai conversé à plusieurs reprises avec Manon au cours des derniers jours, je m'approche pour la saluer une dernière fois, mais ne voulant pas la déranger avant la fin de l'entrevue, je suis témoin d'un échange de propos délicieux.
Mathieu Laberge a aimablement remis copie de l'enregistrement à VÉLOPTIMUM
Mathieu Laberge : Parle-nous de ton expérience en sol québécois. Vous n’avez pas souvent l’occasion de courir ici.
Manon Jutras : C’est fantastique ! C’est d’avoir le public à toutes les étapes, les gens qui sont là et qui crient nos noms. C’est vraiment unique, exceptionnel.
Je ne connais pas d’autres sports, prend tous sports confondus, quel athlète a la chance de courir une Coupe du Monde, que ce soit une Coupe du monde de ski ou whatever dans son patelin ? Alors, on est vraiment privilégiées.
Si tu parles à Lyne, à Geneviève, les trois Québécoises, et on connaît quand même un certain succès cette année, on est bien placées pour dire que ça nous fait chaud au cœur de pouvoir courser chez nous. On sent que les gens vibrent autant que nous. Alors, c’est vraiment unique. Une excellente Coupe du Monde de Montréal, le Tour du Grand Montréal, j’espère que c’est là pour rester. J’espère que ça va amener de la relève. Écoute, je n’en ai pas pour dix ans quand même...
Mathieu Laberge : Tu avais un maillot spécial ce soir...
Manon Jutras : Ce soir je portais le maillot rouge Canada ! (NDLR destiné à la meilleure coureuse canadienne expérimentée)
Mathieu Laberge : Les plus expérimentées !
Manon Jutras : Mais moi je me considère toujours comme une recrue, alors je me sens mal à l’aise dans ce maillot-là !
Mathieu Laberge : Il y a 2 ans, je t’avais interviewée après la Coupe du Monde de Montréal, au début de ta carrière. Tu étais en avant et les gens disaient : «Let’s Go Geneviève !». Cette année, tu cours dans la même équipe que Lyne Bessette, avec un maillot pareil. Est-ce que les gens commencent à t’appeler par ton propre prénom ?
Manon : (Rire) Ça m’est arrivé hier à Rigaud, quand j’étais en échappée au début, d’entendre « Lyne ». Ça m’a fait drôle parce que je suis encore gênée de dire : «Bien je m’excuse, c’est pas Lyne !»
Juste une anecdote, hier, dans le stationnement. Je parle avec des gens et là il y a des madames qui cherchent le numéro 41, selon la feuille des participantes. Elles arrivent derrière moi : «Ah non, ça c’est juste 42.»
Excusez, je suis juste Manon Jutras !
Et puis là elles sont arrivées à Lyne. « C’est elle, Lyne Bessette !». Elles étaient toutes fières d’avoir trouvé Lyne...
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