Jean-Philippe Provost

Note du webmestre : Jean-Philippe Provost est un coureur de vélo de montagne qui a décidé de participer aux Mardis cyclistes de Lachine en 2004 pour améliorer sa vitesse, tel qu'il l'explique dans une chronique publiée sur le site de Gilles Morneau le 23 septembre 2004.

Voici les extraits relatifs aux Mardis cyclistes.

L'école du mardi soir

Suite à ce résultat d'Hardwood Hills, je me suis dit que je devais travailler encore plus fort ou du moins mieux. Je vous ai aussi dit plus tôt que je devais travailler ma vitesse. Comment faire après une journée de travail quand on est brûlé ? On trouve des potes d'entraînement pour nous aider à se faire mal comme voulu. C'est pas évident. Hein, y me semble qu'il y a des cyclistes qui font des tours rapides dans les rues de Lachine. Whouin, ils appellent ça les Mardis Cyclistes de Lachine, environ 80 gars qui font des tours d'un quadrilatère avec des drôles de vélos avec de petits pneus, bonne idée, j'y vais.

Je vais pouvoir travailler ma vitesse, puis en plus ça va être un entraînement de qualité puisque je devrai me pousser à fond pour ne pas me faire larguer par le peloton. J'y ai rencontré d'autres gars de montagne, entre autre le fidèle guerrier Thierry Laliberté, le toujours rapide Ian Carbonneau et Mathieu FireMan Toulouse.

J'ai dit FireMan Toulouse parce que Mathieu nous a bien fait rire en faisant un mauvais changement de vitesse dans une courbe… Je dois spécifier que Mathieu roule en route avec des pédales de vélo de montagne en acier. Eh oui! Il nous a sorti des étincelles d'un orange Général Lee d'un pied de haut dans une courbe et ce, en devant de peloton. Cool, Math, tu représentes !

J'ai donc suivi cette série au fil des semaines, j'ai même terminé troisième une fois, j'ai fait plusieurs fois dans les cinq premiers, j'ai aussi enfilé le maillot rouge du meilleur troisième au classement général pour finalement terminer la saison au neuvième rang. Cette série m'a vraiment aidé à améliorer ma vitesse, puis pour ce qui est de la motivation à l'entraînement…. Pour ceux qui n'y ont jamais participé, on ne peut jamais manquer de motivation à cette compétition. Les médias y sont, la foule vous gueule littéralement après et il y a aussi le fameux speech de l'organisateur Tino Rossi suivi de son désormais très célèbre décompte. "Et maintenant c'est l'heure du Spectacle, show time, lets get ready to pedal, ssscinque, et et et quuuatre, eu trrrois, eu deux, uuuun et partez !". Sérieusement, c'est le plus gros événement qui se tienne en semaine que j'ai jamais vu. C'est aussi le critérium le plus rapide en Amérique du Nord, cette année on a fait les 50 kilomètres en une heure. Puis il ne faut pas oublier qu'il y a 4 coins.

Il y a cependant des pré-requis pour être accepté à la merveilleuse école des Mardis Cyclistes de Lachine. Vous devez avoir des équivalences de cours. Par exemple, pour ne pas mettre les freins dans les courbes, vous devez avoir complété le cours "j'ai terminé mon premier Lachine 101 ou 103". Notez que la plupart des cyclistes de montagne bénéficient comme moi d'une exemption de ce cours qui est un équivalent du cours "j'ai déjà manqué de frein dans une course de vélo de montagne sous la pluie". Par la suite, vous devez vous prémunir du cours "on se touche dans la courbe puis on ne stresse pas…" Ce cours se donne habituellement en début de saison à la course sur route de Bellefeuille.

Il ne faut pas oublier un cours absolument primordial qui s'appelle "j'ai même pas peur de tomber à 50 km/h sur le pavé". Si vous ne possédez pas ce cours, votre développement sera ralenti et ce ne sera pas long que vous serez dépassé par la classe. Il est à noter que plusieurs cyclistes de montagne demandent une équivalence pour le cours "j'ai même pas peur de tomber à 50 km/h". Par contre, ce cours ne comprend pas la partie pratique "sur le pavé", qui n'est pas à négliger.

Ha oui, j'oubliais ! En milieu de saison, je croyais bien avoir complété tous les pré-requis pour cette classe, mais non. Il me manquait le cours "survivre aux énervés de juniors puis au recrues pendant le Mardi Lachine qui est en même temps que le tour de Beauce". En effet à cette course il manquait certaines grosses pointures, les bollés, et on y a vu beaucoup de jeunes insouciants qui possédaient des cours plus avancés que nous. Ils maîtrisaient notamment le cours "j'ai vraiment pas peur de tomber à 150 km/ h sur le pavé en traversant un étang infesté de crocodiles". Ils avaient aussi un cours enrichi qui se nomme "je pousse à fond dangereusement puis je me sacre des autres, moi je ne travaille pas demain". Comme je vous l'ai dit plus tôt, je ne peux plus faire ce cours. C'est à cette course que j'ai appliqué deux fois le cours "j'ai même pas peur de tomber à 50 km/h sur le pavé". Après cette course, je me suis rendu compte que je pouvais me faire créditer le cours avancé "j'ai vraiment pas peur de tomber à 150 km/h sur le pavé en traversant un étang infesté de crocodiles". Il y a aussi un cours qui est désagréable, mais qui est nécessaire. C'est le cours "c'est le team Volkswagen Trek qui décide si ton échappée peut se rendre jusqu'à la fin". C'est vraiment un cours obligatoire et je l'ai appris à mes dépens. Je croyais être correct quand j'ai appliqué le cours "je suis en échappée puis il y a un gars de Volks avec moi ça fait qu'ils vont nous laisser aller". Par contre, j'avais oublié que cette gang savait que j'avais réussi le cours "je suis rendu dans le top 5 au classement général".


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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