28 août 1999

Bessette gagne l'étape, mais Gariépy
conserve le maillot de la meneuse

Pierre Hamel

Lyne Bessette a remporté sa deuxième victoire consécutive au Grand Prix féminin, mais l'histoire du jour, c'est la formidable leçon de cyclisme qu'a donnée l'équipe Elita à un peloton un peu médusé.

Au départ de cette troisième étape, sans doute l'une des plus difficiles de ce Grand Prix, Annie Garlépy possédait une avance de 1 min 49 s sur Bessette et de 2 min 29 s sur Linda Jackson. On supputait donc les chances de la grande favorite, Lyne Bessette, de gruger des secondes, voire des minutes, sur l'avance de Gariépy au classement général. D'autant plus que l'arrivée au sommet de la station de ski de Val Sutton favorisait Bessette et Jackson.

Dès le départ, les équipes de Bessette et Jackson (Saturn et Timex) ont essayé à tour de rôle de provoquer des choses. Petites attaques, tentatives d'échappée, accélérations soudaines.

Mais, à chaque fois, une des coureuses de la formation Elita (Annie Gariépy) prenait la roue de la fugueuse pour lui rappeler gentiment qu'elle n'avait pas l'intention de s'en laisser imposer. L'équipe de Gariépy a ainsi cadenassé le peloton jusqu'au 70e kilomètre. « Elles ont fait un travail formidable », a retonnu Gariépy après la course.

C'est sur la Scenic Road, à une vingtaine de kilomètres de l'arrivée que Bessette a choisi de passer à l'attaque. « Je n'avais pas le choix. Annie est dans une grande forme et je devais partir de loin pour essayer de gagner le plus de temps possible. » On a vite compris que la fin de l'étape serait une bataille à finir entre Bessette et Gariépy.

Bien appuyée par ses coéquipières, Mélanie Dorion et Cybil Di Guistini, Gariépy a résisté à toutes les accélérations de Bessette et de sa coéquipière Emily Robbins. Dans la longue ascension finale (8 km) vers Val Sutton, Bessette a de nouveau attaqué. Le petit groupe de tête a explosé et Gariépy s'est retrouvée seule avec la coqueluche du cyclisme québécois. « Je n'ai jamais paniqué, a expliqué Gariépy. Je l'avais toujours en point de mire et je montais à mon rythme. » L'écart entre les deux vedettes du jour n'a jamais dépassé 15 secondes.

Après sa victoire d'étape, Bessette ne cachait pas sa déception. « Je suis contente de ma victoire d'étape, mais je pensais reprendre beaucoup plus de temps à Annie. Ça va être très difficile de la rejoindre », a conclu Bessette. À quelques mètres de là, autour de la camionnette de l'équipe de Gariépy, les filles filaient le parfait bonheur. L'émotion était à son comble. « Je suis tellement contente », ne cessait de répéter Gariépy.

Demain, l'étape la plus longue (110 km) du Grand Prix féminin, un circuit routier à partir de Bedford.


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca