LES AUTRES GROUPES
ETHNIQUES DU MALI
Il s'agit d'une part de certains petits
groupes aborigènes aux origines parfois mal définies, et d'autre part des allogènes en
provenance d'autres pays d'Afrique, mais assez peu nombreux pour ne pas en faire une
étude détaillée.
Les premiers, ayant conservé soit leur
originalité propre soit certains de leurs caractères spécifiques, soit leur
indépendance en se taillant des régions qui leur sont propres, méritent que quelques
lignes leur soient spécialement consacrées.
Quant aux seconds, ils se composent d'abord de
groupuscules stables dont la densité est beaucoup plus forte dans les centres urbains et
les zones aménagées que dans l'arrière-pays ; ensuite d'une multitude d'individus venus
de tous les horizons soit à la suite des envahisseurs, soit au hasard des
pérégrinations consécutives à leurs activités commerciales.
Dans le premier groupe se classent notamment les
Ouoloff et les Mossi qui cherchent à se regrouper partout où ils se sentent quelque peu
nombreux pour former une petite colonie distincte, le plus souvent réfractaire mais non
hostile aux traditions locales.
Généralement ils tentent d'adapter leur genre
d'existence propre aux conditions de vie locale pour ne pas heurter leurs hôtes mais ne
s'intègrent à ceux-ci que dans la mesure où ils sentent qu'ils ne seront pas
définitivement absorbés. Il leur arrive parfois de participer aux cérémonies
coutumières populaires de leurs lieux de résidence mais ils assistent très rarement à
leurs manifestations religieuses non musulmanes lorsqu'ils y sont conviés.
Ces derniers se sont pour la plupart, fixés dans
les zones aménagées du bassin du Niger où ils ont été amenés du Burkina Faso par le
colonisateur en vue de constituer un embryon du colonat qu'il voulait y implanter, tandis
que les Ouoloff, originaires du Sénégal et venus en même temps que les Français,
résident dans les villes importantes notamment à Kayes et à Bamako.
Le second groupe est constitué par des
représentants de différentes autres ethnies étrangères : Haoussa, Samo, Toma, Guerzé,
Maninka-Mori, Soussou, Djerma, Mandingo, Yourouba, etc., en provenance de divers pays
africains: Burkina Faso, Guinée, Sénégal, Côte-d'Ivoire, Niger, Nigeria, etc. Ils
constituent l'essentiel de la masse flottante dont le nombre est difficile à déterminer
en raison de sa constante mobilité. Certains d'entre eux cependant finissent, à la
longue, par se fixer définitivement au sein des groupes où ils se trouvent et adoptent
alors sans réticence les traditions de ces groupes.
Ils finissent par s'assimiler aux autochtones au
point que leur distinction ne peut s'effectuer que grâce à leurs patronymes qu'ils
conservent toujours jalousement.
Ils constituent dans les statistiques
démographiques la rubrique appelée "Divers".
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