LES
ORIGINES DU BOGOLANLe bogolan est une technique de teinture traditionnelle d'Afrique
de l'Ouest. Les peuples issus du groupe Mandé la pratiquent depuis une époque reculée.
Aucune datation précise n'a pu jusqu'alors être arrêtée, compte tenu de la fragilité
des matériaux et de la difficulté de leur conservation. L'origine même du bogolan est
inconnue, selon une légende, cette découverte fut fortuite. Une femme revêtue d'un
pagne teint au n'galama l'aurait malencontreusement tâché avec de la boue provenant du
fleuve. Lorsqu'elle tenta de le nettoyer, elle s'aperçut que la boue avait teint le tissu
du vêtement, les tâches étaient devenues indélébiles. Plusieurs ethnies ont pratiqué
et pratiquent encore à ce jour le bogolan, ce sont les Dogons, les Bobos, les Sénoufos
et Miniankas, les Malinkés et les Bambaras. Héritiers de cette tradition, ils
développent chacun un style singulier évoluant à travers les âges.
Le bogolan ou bogolan fini est un terme bamanan, il signifie littéralement, le résultat
que donne l'argile. En effet la teinture du tissu s'obtient par réaction chimique lors de
l'application de la boue sur le support textile. Toutes les nuances colorées sont
obtenues à partir de matériaux minéraux et végétaux.
Ce travail artisanal est en général réservé aux femmes âgées ne pouvant plus se
consacrer aux travaux éprouvants, aux plus jeunes lors de la saison sèche et aux autres
femmes lors de leur temps libre. Elles exécutent alors des vêtements pour la communauté
(trousseaux de mariage, pagnes, pantalons, tenues de chasse, de travail ou de parade). A
l'origine chaque tenue, de par ses motifs et ses coloris, était vouée à un usage
particulier. Chaque signe reproduit détenait une signification symbolique précise.
Actuellement ces motifs tendent à disparaître au profit de signes purement graphiques,
vidés de sens.
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Le Bogolan |
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