CINÉMA
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Acteur de talent, spécialiste des compositions savoureuses, Henri Guybet a tourné dans plus de quarante films. Tout le monde se souvient de Salomon, le sympathique chauffeur qui manie un beaucoup mieux l'ironie que le volant dans Les Aventures de Rabbi Jacob. D'ailleurs, c'est le rôle qui a vraiment lancé sa carrière au cinéma. Deux ans plus tard, On a retrouvé la 7ème Compagnie allait rendre son nom célèbre auprès du grand public. Mais on a peut-être un peu oublié aujourd'hui son don prodigieux pour les métamorphoses. Celui-ci lui a permis d'incarner toute une galerie de personnages très différents. Sans culotte rigolo dans Les Mariés de l'an II, journaliste à potins sans scrupules dans La Moutarde me monte au nez, policier consciencieux et loyal en amitié dans Flic Story, assassin professionnel malchanceux dans Le Retour du grand blond, soldat candide qui ne pense qu'à manger dans La Septième Compagnie, propriétaire du bordel le plus célèbre des années trente dans One Two Two 122 rue de Provence, prof-auxiliaire sensible et fou de littérature dans Le Pion, faux-jeton aussi stupide que mauvais danseur dans Le Gagnant, spéculateur pétrolier roublard et sympathique dans Pétrole Pétrole, beau-frère simple et chaleureux dans Pourquoi pas nous, officier digne et imposant dans Le Corbillard de Jules... Henri Guybet ne cesse jamais de surprendre (il doit y avoir des gènes de caméléon dans son ADN). Et, s'il excelle dans le cabotinage amusant et haut en couleurs, il est aussi parfaitement capable de profondeur, de naturel et d'émotion. Un comédien à découvrir... ou à redécouvrir. |
L'Amour c'est gai, l'amour c'est triste (1968, Jean-Daniel Pollet) ; comédie dramatique avec Claude Melki (Léon), Jean-Pierre Marielle, Bernadette Lafond, Chantal Goya, Marcel Dalio, HG (ami de Léon). Résumé : un tailleur timide et rêveur du Faubourg Saint-Antoine découvre l'amour sous les traits d'une jeune Bretonne qui vient d'arriver à Paris. Ma critique : j'ai adoré ce film, doux et poétique, rendu à la fois rabelaisien par Marielle, en proxénète ringard, et busterkeatonien par Melki, dont le talent aurait dû lui mériter une bien plus belle carrière que celle qu'il a eue (réduit à la misère, il a fini par se suicider). Note : on voit Guybet quelques secondes dans deux scènes. Les Mariés de l'an II (1971, Jean-Paul Rappeneau) ; comédie débridée avec Jean-Paul Belmondo, Marlène Jobert, Pierre Brasseur, Samy Frey, Georges Beller (Simon), HG (ami de Simon). Résumé : Les aventures rocambolesques de deux jeunes gens qui veulent divorcer dans la France de 1792. Ma critique : j'ai adoré ce film réjouissant et très haut en couleurs. Guybet fait une apparition de trente secondes dans le rôle d'un sympathique sans culotte. Il monte la garde dans le jardin du gouverneur et parle, avec son copain officier, des déboires conjugaux du héros. Note : On voit aussi Patrick Dewaere pendant quelques minutes. Page sur le film.La Cavale (1971, Michel Berny) ; adaptation du livre d'Albertine Sarrazin avec Juliet Berto, Jean-Claude Bouillon, HG (dans un très petit rôle).Les grands sentiments font les bons gueuletons (1971, Michel Berny) ; comédie avec Michel Bouquet, Jean Carmet, HG (dans un petit rôle). Résumé : cette comédie grinçante fait le va et vient entre des noces et un enterrement.Il était une fois un flic (1971, Georges Lautner) ; comédie policière avec Mireille Darc, Michel Constantin, HG (dans un petit rôle). À Nice, un policier essaie de trouver le frère d'un petit trafiquant de drogue qui vient d'être assassiné. Note : c'est le premier film d'Henri Guybet avec Lautner, qui le dirigera plusieurs fois.L'An 01 (1972, Jacques Doillon et Alain Resnais) ; adaptation de la B.D. de Gébé avec la troupe du Café de la Gare et une partie de celle du (futur ?) Splendid. Aussi avec Jacques Higelin. Résumé trouvé sur une page Web : "Trois récits de politique fiction imaginés et filmés aux Etats-Unis, en France et en Afrique. Une utopie joyeuse sur le rêve des enfants de l'abondance, le futur imaginé d'une société de consommation permettant la simple vie." Ma critique : J'ai adoré ce film à sketches aussi enlevant qu'enlevé. L'auteur de la bande dessinée qui a inspiré ce délire sur pellicule, Gébé, est un génie de poésie tendre et d'humour subversif. Mes félicitations aux réalisateurs, Jacques Doillon et Alain Resnais, pour avoir transposé son imaginaire au cinéma avec autant de fidélité. Notes : On voit Guybet dans une scène d'une minute avec Miou-Miou. Ils sont ravis parce qu'il n'a pas à se lever à 6 heures pour aller bosser. Charmant. Ce film au budget minuscule a connu un immense succès à sa sortie dans une seule salle du quartier latin.Themroc (1972, Claude Faraldo) ; comédie surréaliste avec Michel Piccoli, Béatrice Romand, Marilu Tolo, Coluche, HG (un employé d'entretien extérieur, un voisin, un CRS), Miou-Miou, Patrick Dewaere, etc. Résumé : un laveur de carreaux et son entourage se comportent de façon très, très bizarre... En fait, on pourrait dire qu'ils retournent à l'âge de pierre. Ma critique : J'ai adoré, j'ai détesté, j'ai souri, j'ai grimacé... Ce film n'est plus choquant en 2002, mais son étrangeté ne pourra laisser personne indifférent. Avec plusieurs scènes inoubliables. Note : ce long-métrage sans aucun dialogue est un film-culte mineur dans les pays anglo-saxons. Photos d'Henri Guybet dans ce film. Page sur le film.Quelques messieurs trop tranquilles (1972, Georges Lautner) ; comédie avec André Pousse, Jean Lefebvre, Michel Galabru, HG (Alain, l'adjoint du maire) et Miou-Miou. Des hippies et des gangsters troublent la paix d'une petite ville du Périgord. Note : j'ai lu quelque part que Guybet conduisait une superbe bagnole orange dans ce film...Fusil chargé (1972, réalisateur inconnu) ; long-métrage avec Raymond Meunier, Evelyne Dress, Paul Bisciglia, HG.Elle court, elle court la banlieue (1972, Gérard Pirès) ; comédie avec Marthe Keller, Jacques Higelin, HG (dans un très petit rôle). Résumé : les tribulations d'un jeune couple de banlieusards dont les emplois sont à Paris. Scénario de Nicole de Buron.Les Aventures de Rabbi Jacob (1973, Gérard Oury) ; Comédie célébrissime avec Louis de Funès (Pivert), Suzy Delair, Marcel Dalio, Henri Guybet (Salomon). Résumé : à chaque fois que Victor Pivert, petit bourgeois atrabilaire, laisse libre court à ses préjugés raciaux et religieux, une mésaventure hilarante lui arrive. Ma critique : Beaucoup de scènes et de répliques inoubliables, avec un de Funès au sommet de son génie. Grâce au talent de Guybet et à l'intelligence du scénario, Salomon est plus qu'un faire-valoir pour Pivert/de Funès ; c'est un personnage à part entière. Extraits visuels et sonores. Le site de Cinéphilia sur Louis de Funès.O.K. Patron [O.K. Léon] (1973, Claude Vital) ; comédie avec Jacques Dutronc, Mireille Darc, HG.Par ici la monnaie [Les Démerdards] (1974, Richard Balducci) ; comédie avec HG (Farfalla), Robert Castel, Patrick Préjean et Ginette Leclerc. Résumé : Des escrocs sans envergure construisent un faux péage sur l'autoroute.Y'a un os dans la moulinette (1974, Raoul André) ; comédie avec Darry Cowl, Marion Game, Michel Galabru, Daniel Prévost, Paul Préboist, Henri Guybet (Roscoff). Résumé : deux pauvres types sont chargés de protéger la fille d'un gangster.La moutarde me monte au nez (1974, Claude Zidi) ; comédie avec Pierre Richard, Jane Birkin, HG (un reporter de journal à potins). Résumé : les mésaventures échevelées d'un prof de maths et d'une actrice.Le Retour du grand blond (1974, Yves Robert) ; Comédie avec Pierre Richard, Mireille Darc, Jean Rochefort, Jean Carmet, Jean Bouise, Michel Duchaussoy, Paul Le Person, Colette Castel, Henri Guybet (Charmant), Hervé Sand (Prince). Résumé : suite des aventures du grand blond... il est, entre autre, traqué par deux tueurs compétents mais très malchanceux, Prince et Charmant. Ma critique : Un scénario, une réalisation et des acteurs merveilleux. De la très grande comédie. Les assassins sont ridicules mais leurs interprètes arrivent tout de même à les rendre très menaçants.On a retrouvé la 7ème compagnie (1975, Robert Lamoureux) ; Comédie avec Jean Lefebvre, Pierre Mondy, Henri Guybet (Tassin), Robert Lamoureux. Résumé : les mésaventures de deux soldats et de leur sergent-chef pendant l'invasion allemande. Ma critique : un film, bien réalisé et joué, dont la seule prétention est de faire passer un bon moment au spectateur et qui y réussit... Le Tassin de Guybet, un idiot qui ne pense qu'à manger, est drôle et plutôt attachant. Le personnage aurait pu être joué de façon beaucoup plus grossière et caricaturale par un acteur au talent moindre ; Guybet, lui, arrive à le rendre très humain. Une anecdote : Jean Lefebvre faillit se noyer pendant le tournage de la scène où nos héros sont prisonniers de la roue d'un moulin à eau. Un site sur la trilogie.Pas de problème ! (1975, Georges Lautner) ; comédie avec Jean Lefebvre, Miou-Miou, HG (Daniel), Bernard Menez, Annie Duperey, Renée Saint-Cyr et Maria Pacôme. Résumé : Un cadavre complique la vie de quelques personnes. Page sur le film.Flic Story (1975, Jacques Deray) ; drame policier avec Alain Delon, Jean-Louis Trintignant, Claudine Auger, Marco Perrin, Renato Salvatori, Henri Guybet (l'inspecteur Hidoine). Résumé: Dans la France de l'après-guerre, l'inspecteur Borniche poursuit un assassin en fuite... Ma critique : Bien réalisé avec un scénario en béton et des acteurs au jeu irréprochable, ce film est vraiment excellent. La composition de Guybet, dans le rôle d'un inspecteur qui travaille en étroite collaboration avec Borniche, frappe par son réalisme : il "est" ce flic banal tout droit sorti des années quarante.On aura tout vu ! (1976, Georges Lautner) ; comédie avec Pierre Richard (Perrin), Miou-Miou, Jean-Pierre Marielle, Sabine Azéma et HG (Mercier). Résumé : dans cette satire BCBG du milieu du cinéma porno, deux idéalistes apprennent à leurs dépens qu'il ne faut jamais vendre une belle histoire d'amour au premier venu. Mon avis : un excellent film, avec un scénario brillant de Francis Veber et des comédiens parfaits. Un indice de l'évolution des moeurs au Québec : il y a vingt ans, on présentait ce film à 23 h. En août 2000, il passait à 9 h du matin à Radio-Canada...Emmenez-moi au Ritz (1977, Pierre Grimblat) ; comédie avec Maurice Ronet, Valérie Mairesse, HG. Résumé : pour se venger, les ex-épouses d'un cavaleur lui présentent une demoiselle assez irrésistible pour lui faire perdre la tête... et tout le reste. Il en sera très heureux.La Septième Compagnie au clair de lune (1977, Robert Lamoureux) ; comédie avec Jean Lefebvre, Pierre Mondy, HG (Tassin). Résumé : Suite des aventures de nos trois soldats préférés.Si jamais il vous arrivait de trouver une erreur sur cette page, ce serait très gentil de votre part de m'en aviser par email. Merci d'avance de votre aide!
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Le Café de la Gare Henri Guybet n'apparaîtra que dans deux films avec la "Bande à Bouteille"
Chauffeur de Louis de Funès "Le personnage de Salomon dans "Rabbi Jacob" a marqué les gens. J'ai rencontré un jour un vieux juif sur les grands boulevards. Il m'a reconnu en disant: 'Salomon, quel acteur tu es! Mais tu es juif au moins?'. Je n'ai pas osé dire non... A Rio de Janeiro, lors d'un tournage, une dame, en ville, s'approche de moi 'Are you Salomon?'. Grâce à elle, je suis entré dans toute la société juive de Rio."
Miou-Miou Presque tout le monde sait que Sylvette Héry, tapissière de son état, La Septième Compagnie Dans le premier volet de la trilogie, Tassin était interprété par Aldo Maccione qui commençait alors une carrière d'acteur en France. Parce qu'il trouvait la solde proposée pour le deuxième film insuffisante, Aldo refusa de reprendre son rôle et fut remplacé par Henri Guybet, ce qui permit à celui-ci de figurer pour la première fois en tête d'affiche. Guybet eut l'intelligence de ne pas chercher à imiter Aldo et son Tassin est très différent de l'original. Plus doux, plus candide et un peu moins brillant, il a aussi perdu son accent italien... Robert Lamoureux Le réalisateur de la trilogie a mené la vie dure à ses vedettes. Il aimait notamment les tremper dans l'eau froide. Le tournage de la scène où nos trois héros sont entraînés par le courant jusqu'au moulin à eau de la mère Crouzy a pris huit jours. C'était en plein mois d'août, mais l'eau était glacée à cause de la vitesse du courant de l'Epte, un affluent de la Seine qui coule près de Bonnière. Les accessoiristes avaient disposé des fils de fer sous l'eau pour que les comédiens puissent s'y aggriper quand le courant devenait trop fort. À certains endroits, l'Epte est très peu profonde et les acteurs étaient alors obligés de ramper sur les cailloux de la rivière pour faire croire qu'ils avaient de l'eau jusqu'au cou.
Michel Galabru Alice Sapritch, qui n'est pas tendre pour bien du monde dans ses Mémoires Inachevées, y parle avec beaucoup d'affection de son vieux copain Galabru : "C'est un patriarche, une sorte de Papé qui adore sa famille et ses enfants. Il travaille énormément et gagne beaucoup d'argent, mais il donne tout. Je crois que c'est sa destinée de tout donner. [...] Un jour, il m'a avoué : 'Tu sais, on a tourné dans des films ni plus mauvais, ni meilleurs que les films actuels et puis j'aime mieux avoir des lingots d'or que de bonnes critiques dans les tiroirs. '" Louis de Funès, un homme qui ne se liait pas facilement, l'estimait aussi beaucoup. Après Quelques messieurs trop tranquilles en 1972, Michel Galabru et Henri Guybet se croiseront dans plusieurs films dont Le Pion et Le Gagnant. |
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